Le projet de loi de finance 2018 adopté par les députés

Le projet de loi de finance 2018 adopté par les députés

  Adopté ce 29 novembre par les députés centrafricains, la loi de finance pour l’exercice 2018 a finalement été votée. Elle prévoit environ « 161 milliards Fcfa de recettes pour 209 milliards de francs de dépenses ». C’est donc un budget déficitaire de plus de 47 milliards Fcfa mais qui s’avère être « réaliste », selon le ministre des Finances Henri-Marie Dondra.

« La relance des secteurs agropastoraux, l’éducation, la santé,  l’emploi des jeunes et la reconstruction de l’armé nationale », sont entre autres, les grandes lignes de cette loi de finances 2018.

« C’est un grand pas vers l’exercice démocratique notamment en ce qui concerne la gestion des finances publiques », a déclaré M. Dondra à l’issue de ce vote. Il précise que l’essentiel aujourd’hui, c’est d’arriver à « mobiliser le maximum de ressources domestiques, diversifier le tissu économique, en élargissant l’assiette fiscale pour arriver à financer la stratégie de développement ».

Prudence dans la gestion

A travers ce budget, le gouvernement veut mobiliser sur les ressources propres, au moins 116,7 milliards Fcfa même s’il faut continuer à faire recours aux financements extérieurs pour appuyer les ressources internes, reconnaît le ministre des finances. En matière de dépenses, le principe retenu pour ce budget prévisionnel 2018 reste la « prudence » dans la gestion. Tous les acteurs de dépenses publiques sont appelés à une « stricte discipline afin de prévenir tout dérapage de nature à créer des déséquilibres », a indiqué Henri-Marie Dondra. Pour l’année 2018, les dépenses totales s’élèveraient à 209,6 milliards Fcfa contre 237,2 milliards Fcfa en 2017, soit une baisse de 11,6%.

Adopté par 116 députés…

Sur les 140 députés de l’Assemblée nationale, 116 ont accordé leur vote à ce budget contre 10 refus et 2 abstentions. L’Union pour le Renouveau du Centrafrique (URCA), rejette ce budget. « Tout développement, toute relance économique est sous-tendu par la sécurité », a indiqué André Nalké Dorogo pour ainsi justifier son rejet mentionnant par ailleurs que le gouvernement n’a pu « allouer les crédits nécessaires au secteur de la sécurité ».

A cet effet, fait noter M. Dorogo, « on ne peut applaudir décemment ce qui ne constitue pas une solution en termes de retour de la sécurité », pour ainsi dire que l’URCA ne peut pas « abandonner les électeurs qui font les frais de l’insécurité en provinces ».

Budget « réaliste »

Contrairement à l’URCA – Union pour le Renouveau du Centrafrique, le groupe parlementaire « Cœurs Unis », juge « réaliste », le budget 2018.

« C’est d’abord un budget qui se veut très prudent parce qu’il respecte le cadrage macroéconomique », indique pour sa part Steve Koba, député de Mbaiki 1 avant d’ajouter qu’il tient compte de la « situation réelle de notre pays et respecte les engagements pris auprès des partenaires techniques et financiers ».

Le projet du budget 2018 adopté par les députés a été déposé à l’Assemblée Nationale depuis mi octobre. Estimé à environs 162 milliards de recettes domestiques pour 2018, ce budget est revu à la baisse comparativement à celui de 2017 qui se chiffrait à plus de 203 milliards  Fcfa.