Regain de tensions aux Mbrés, des villages incendiés
Un groupe d'Antibalaka en progression dans les zones de combat

Regain de tensions aux Mbrés, des villages incendiés

Les combats à l’arme lourde et légère ont repris ce jeudi 28 juin au village Ngangué à 11 km de la ville des Mbrés sur l’axe Kaga-Bandoro chef lieu de la Nana-Gribizi. De sources locales, les affrontements opposent les combattants du Mouvement Patriotique pour le Centrafrique (MPC) aux Antibalaka. Au moins cinq villages ont été incendiés et des pertes en vies humaines seraient aussi déplorées.

D’après des témoins contactés par Radio Ndeke Luka, les tirs d’arme se rapprochent du village Ali Blagadja, située à 20 km des Mbrés. Des villages comme Ndiba 1 et 2, Mawourka et Nguimalé sont déjà touchés. Le MPC du général Al Khatim, mis en cause, nie l’accusation portée contre son mouvement.

« Il y a des combats mais le MPC n’est pas impliqué. Général Al Khatim a demandé aux éléments se trouvant aux Mbrés de ne pas intervenir dans les affrontements« , a expliqué Ali Yacoub Sénoussi, Porte-parole du MPC. Pour lui, les affrontements opposent deux groupes d’auto-défenses rivaux.

« Nous avons appris qu’il y a eu des villages incendiés mais nous n’avons pas de bilan précis de pertes en vies humaines« , a-t-il indiqué soulignant qu’il « appartient à la Minusca d’intervenir car les civils sont pris à partie« .

Le Gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji et la Minusca de Parfait Onanga-Anyanga n’ont pas encore réagi à cette nouvelle flambée de violence.

Le 22 juin 2018, une incursion des ex-Séléka a été enregistrée à Yafara, Maraomba et Oumé, trois villages situés proche de la ville des Mbrés. 460 maisons ont été brûlées par les combattants selon les habitants. Le lendemain, les auto-défenses du village Doukouma, 40 Km de Kaga-Bandoro, ont érigé des barricades, empêchant les soldats du contingent pakistanais de la Minusca dans leurs déplacements vers les Mbrés, les accusant d’être de connivence avec les Séléka responsables de leurs malheurs.

En représailles et selon les habitants, les casques bleus ont tiré sur la population civile occasionnant plus d’une dizaine de morts. Conséquences : déplacement massif des villageois vers la ville de Kaga-Bandoro.

Des affrontements auraient également été signalés entre ex-Séléka et Antibalaka à Kongbo dans la Basse-Kotto. Des combats qui perdureraient depuis 72 heures.