Le parquet de Paris ouvre une enquête sur des soldats accusés de pédophilie

Le parquet de Paris ouvre une enquête sur des soldats accusés de pédophilie

Le rapport du Réseau communautaire pour la protection de l’enfant (RECOPE), soupçonnant des soldats français de l’opération Sangaris d’abuser sexuellement des filles (9 à 16 ans) à Bangui, est pris en compte par le bureau du procureur de Paris.

Les autorités françaises et militaires s’activent pour faire la lumière sur cette affaire de pédophilie imputée à leurs soldats. L’ambassadeur de France en poste à Bangui, Charles Malinas, rassure qu’une enquête préliminaire sur cette révélation est en cours pour établir la vérité.

« Quand ce rapport a été transmis aux autorités françaises et aux autorités militaires, il a été immédiatement transmis au parquet de Paris pour qu’une enquête soit ouverte. Une enquête préliminaire a été ouverte. Et le commandement militaire a ordonné ce qu’on appelle une enquête de commandement qui a consisté à renvoyer une mission d’enquête au sein de l’armée pour essayer de déterminer ce qui s’était produit », a expliqué Monsieur Malinas.

« Pour déterminer la réalité ou non de cette responsabilité, il faut à la fois arriver à savoir qui sont ces soldats et arriver à savoir qui sont les victimes. Les autorités françaises ont contacté les Nations Unies pour essayer d’obtenir des éléments pour pouvoir mener l’enquête », a fait savoir M. Malinas.

Le diplomate français ajoute que si les faits sont avérés à l’issue de l’enquête, les coupables seront sévèrement punis par la loi. « Si des actes criminels ont été commis par des soldats français comme ce rapport le dit, ces actes doivent être poursuivis et les auteurs doivent être punis. Pour ces personnes comme pour n’importe quel criminel, la France, dans cette affaire, est transparente et qu’elle agit de manière ouverte pour que lumière soit faite », a tranché l’ambassadeur.

Le parquet de Bangui a annoncé jeudi l’ouverture immédiate d’une enquête. Le procureur de la République, Ghislain Grésénguet, regrette que les autorités de la République Centrafricaine (RCA) soient les dernières à être saisies, alors que l’ONU,  à travers la Minusca basée à Bangui, a dressé un rapport sur cette affaire.

L’affaire de pédophilie éclate au moment où le mandat de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique, Minusca est renouvelé pour un an par le conseil de sécurité de l’ONU. L’annonce a été faite jeudi 30 avril par Diane Corner, Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies pour la RCA, chargée des affaires politiques, au cours d’un point de presse animé au siège de la Mission de l’ONU à Bangui.

Selon Diane Corner, la nouvelle résolution 2217, votée par le conseil de sécurité n’apporte aucun changement au mandat de la Mission onusienne en Centrafrique, Minusca. « Ce que je voulais discuter avec vous aujourd’hui, c’est le renouvellement du mandat de la Minusca qui a eu lieu cette semaine. La Minusca est totalement en mesure d’assurer les tâches qui lui sont confiées par le conseil. En même temps, mardi 28 avril, le conseil de sécurité a adopté la Résolution 2217. C’est une résolution qui a été adoptée à l’unanimité des 15 membres du conseil de sécurité et cette résolution proroge le mandat de la Minusca pour un an », a indiqué Diane Corner.