L’Opposition suspend sa participation au gouvernement Tiangaye II, un faux départ ?

L’Opposition suspend sa participation au gouvernement Tiangaye II, un faux départ ?

Le nouveau gouvernement d’union nationale dirigé par le chef de file de l’Opposition démocratique centrafricaine, Maitre Nicolas Tiangaye a du plomb dans l’ail ? En tout cas, il est difficile à ce jour de répondre à cette interrogation. Déjà, à peine publié il y’a 2 jours, le groupe des mouvements et partis politiques d’opposition en Centrafrique a suspendu ce 1er avril 2013, la participation de ses ministres à ce gouvernement dit de Tiangaye II.

Les leaders de ces partis politiques issus de l’Opposition se sont rétractés au motif de ne pas être consultés bien avant la formation de ce nouveau gouvernement. Une attitude qu’ils ont qualifiée d’une « imposition de point de vue par Nicolas Tiangaye ».

Selon Maitre Fleury Otto, porte-parole du collectif desdits partis politiques d’opposition, et signataire d’un communiqué conjoint, « le collectif invite le gouvernement à être attentif aux recommandations des Chefs de l’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centr ale (CEEAC), de la Communauté  Internationale et discuter avec les signataires de l’accord de Libreville du format dudit gouvernement. Ces partis devraient être régulièrement consultés avant la mise en place d’un véritable gouvernement de transition ».

Dans une interview accordée au magistrat Joseph Bindoumi, président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) au sujet de la composition de cette nouvelle équipe, ce dernier a indiqué que « la réflexion de l’LCDH ne va pas dans le sens des gens qui composent ce gouvernement. C’est plutôt de se dire est-ce que ces ministres sont capables de remplir la mission que le peuple attend du moins dans l’immédiat. Car, depuis le 24 mars dernier, la sécurité reste préoccupante avec comme décor les violences exercées malgré l’absence des belligérants en face. Aussi, des meurtres et des tentations considérés comme planifiés, accompagnés des pillages des véhicules et de divers services. Des actes d’ailleurs condamnés par la loi ».

Pour la LCDH, « un changement de régime digne de ce nom devrait rimer avec la relance de l’économie, la sécurité, bref, l’amélioration des conditions de vie des populations de ce pays déjà meurtri ».

De son côté, par la voix de son président Fondateur Jean Michel Mandaba, le Parti de la Gouvernance Démocratique (PGD) a mentionné qu’ « il n’a pas de jugement de valeur par rapport à ce nouveau gouvernement. Et, il faut du temps. Le parti le fera en toute objectivité sans se fonder sur les individualités qui composent l’équipe pour ne pas leur jeter du discrédit. Ce sont tous des centrafricains qui sont là, ils doivent se mettre à l’œuvre pour relever le défi ».

Sur le terrain, Radio Ndeke Luka a remarqué que la décision de déloger les éléments de la Séléka qui ont érigé  leurs bases dans les commissariats, les stations services et autres lieux  de la capitale n’est pas observée dans sa totalité. Une décision prise week-end dernier par le nouvel homme fort de Bangui Michel Ndjotodia Am Nondroko.

De ce fait, la plupart des éléments de SELEKA ont maintenu  leurs postes, à l’exemple de la station  service du 4ème, celle de Pétévo, le commissariat du 5ème arrondissement et les autres postes créés  dans les parcelles  des particuliers.

D’après les témoignages de certains habitants des localités investies, ces éléments les terrorisent : tirs sporadiques, pillages, et autres actes de violences sont régulièrement exercés sur eux.