Le chef de l’Etat reçoit les chefs de quartiers du 4ème arrondissement

Le chef de l’Etat reçoit les chefs de quartiers du 4ème arrondissement

 

Les évènements malheureux, survenus le 20 août 2013 à Boeing et à Boy Rabe dans les 3e et 4e arrondissements de Bangui, ont été au centre mercredi, d’une rencontre entre Michel DJOTODIA et les notables desdits quartiers.

La rencontre s’est déroulée au Palais de la Renaissance en présence de plusieurs personnalités dont le représentant du médiateur dans la crise Centrafricaine, le congolais Léonard Essongo.

Tous les notables des huit (8) arrondissements de Bangui ont aussi pris part à ce rendez-vous, y compris madame Catherine Samba-Panza, Maire de la ville de Bangui. Le but de la rencontre est de compatir avec les parents des victimes. Le président centrafricain, Michel Djotodia a également saisi l’occasion pour affirmer son engagement dans le processus de la restauration de la paix sur l’étendue de la République Centrafricaine en cette période de transition.

« Aujourd’hui, il y a des fauteurs de troubles que les chefs de quartiers soutiennent. Pourquoi le faites-vous ? Quelle famille Bozizé a acheté avec son argent. Et là, tous les chefs de quartier de Boy Rabe le savent. Si vous aimez votre pays, il faut le dénoncer. Pourquoi voulez-vous être otage de deux ou trois personnes ? Vous dites qu’ils s’agitent pour une cause ethnique, quelle ethnie ? La République Centrafricaine n’aime pas la division. Gardez votre calme, nous ne sommes qu’en période de transition. A la fin, la personne qui veut le pouvoir passera par les urnes. Si elle est élue, elle dirigera le pays ».

Dans son intervention, Carlos Oscar Féyangaï-Mobéala, maire du 4e arrondissement de Bangui a reprécisé que les notables sont apolitiques. Toutefois, il n’apprécie pas à sa juste valeur la manière avec laquelle ce désarmement s’est effectué.

« On ne peut pas venir procéder au désarmement et en même temps voler, piller et même chasser les chefs de quartier et le maire de chez eux. En tout cas, nous avons été chef il y a longtemps. Nous avons fait le désarmement avec le précédent pouvoir, mais ce n’est pas de cette manière que c’était organisé. Il y a des élèves qui ont composé le baccalauréat qui ne sont plus en vie. Le nombre de morts que nous avons en ce moment dans les hôpitaux, on a expliqué tout ça au chef d’Etat, il nous a compris. Prochainement avec les autorités, on va s’organiser pour voir dans quelle mesure on peut organiser le désarmement dans notre arrondissement où on pense qu’il y a de nombreuses armes.

Un délégué des jeunes du 4e arrondissement a aussi prouvé la bonne volonté de la population dudit arrondissement. Toutefois, selon lui, c’est la coordination avec les autorités militaires qui avait failli au dernier moment.

« On devait avoir une réunion pour dire non à ce genre de chose. Malheureusement, la date de la rencontre a coïncidée avec les troubles qui ont éclaté dans le secteur ».

Une enveloppe de quinze (15) millions de F CFA a été remise par le président de la Transition, Michel Djotodia pour compenser les dommages dans le 4e arrondissement et cinq (5) millions pour le  quartier Boeing.

Mais jusque là, le bilan de ces évènements n’est pas encore clairement établi. De sources hospitalières, c’est un bilan approximatif.

Le Directeur de l’hôpital Communautaire, Docteur René Alfred Issa Mapouka, explique que sa formation sanitaire a enregistré dix neuf (19) blessés par balles parmi lesquels cinq (5) cas graves. Toutes les victimes sont des civiles et habitent les quartiers Boy-rabe et Boeing. Les morts, au nombre de six (6), sont déposés dans les morgues de l’hôpital Communautaire et de l’Amitié.

Les opérations ont également fait plus de deux mille (2000) déplacés. Certains des habitants du quartier Boy-Rabe et des environs se sont réfugiés dans l’enceinte de l’hôpital de l’Amitié. Face à cette situation, hommes, femmes enfants et vieillards dorment à même le sol à la merci des moustiques, exposés aux maladies. Bienvenu est l’un de ces déplacés.

« Ce que j’ai vécu, c’est vraiment des cas de vol car ce qu’ils ont fait dépasse de loin l’attaque du 14 avril dernier. C’est plus grave, tellement qu’il y a eu des détonations d’armes lourdes dans tous les côtés, je suis passé dans le quartier pour me refugier ici à l’hôpital de l’Amitié ».

Le ministre de la Santé Publique, de la Population et de la lutte contre le Sida, Docteur Aguide Soumouck et son homologue des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale et de la Promotion du Genre, Madame Lucile Mazangué Blay-Eureka, se  sont rendus mercredi matin au chevet des personnes hospitalisées.

Certaines sources indiquent que le bilan est important. Plus d’une dizaine de personnes seraient tuées.