Forum de Brazzaville : l’espoir reste de mise malgré les positions de la Séléka

Forum de Brazzaville : l’espoir reste de mise malgré les positions de la Séléka

L’ancienne rébellion de la Séléka a quitté la table des négociations lundi soir, alléguant notamment que l’ordre du jour des discussions avait été modifié. Elle est revenue dans la salle mardi alors que les travaux étaient censés s’achever ce mercredi, notamment par la signature d’un cessez-le-feu général.
 
Si participants et observateurs refusent pour l’instant de parler de blocage, une chose est sûre : l’ancienne rébellion donne déjà du fils à retordre aux médiateurs du Forum inter-centrafricain de Brazzaville sur la réconciliation nationale et le dialogue politique. Pour preuve, deux des trois groupes de travail mis en place ont suspendu leurs travaux, suscitant de nombreuses interrogations.

Les plus optimistes comptent sur une nouvelle délégation Séléka qui serait arrivée dans la capitale congolaise. Elle serait conciliante et disposée à prendre le contrepied de ses premiers délégués qui n’ont pas hésité à demander ouvertement une partition du pays. Mais l’arrivée des nouveaux délégués n’a pas encore été confirmée par la médiation.

« Il n’y a, de mon point de vue, réellement pas de blocage. Il y a des positions qui ont été exprimées et des tentatives de concilier ces positions », estime Enoch Dérant Lakoué, un vétéran de la politique centrafricaine.
Béatrice Epaye, membre parlement provisoire, espère aussi que la Séléka va revenir sur ses positions. « Souvent, dans les négociations, les gens mettent la barre trop haut. Ils peuvent faire monter les enchères pour essayer d’obtenir certaines choses. Je compte sur la sagesse des patriotes qui ont quitté la table des négociations pour qu’ils reviennent nous retrouver pour qu’on signe les accords », dit-elle.

Même optimisme de la part du gouvernement. « La seule issue qu’il y aura dans la crise centrafricaine, c’est le dialogue et les accords politiques. Il faudrait que les discussions se poursuivent au Congo et qu’on trouve des solutions, que la cessation des hostilités soit signée aussi bien que les accords de désarmement. Nous y tenons et je pense qu’on va y arriver », espère la ministre de la Communication et de la réconciliation nationale, Antoinette Montaigne.

De son côté, le mouvement des Antibalaka semble rappeler à ses adversaires des ex-Séléka que le moment est historique. « Au sortir de ce Forum nous, Antibalaka et ex-Séléka, devons signer un accord d’abord de cessez-le-feu et un accord de désarmement négocié », a insisté Sébastien Wénézouï, numéro deux du mouvement.

A Bangui, les habitants suivent de près la rencontre de Brazzaville. Plusieurs dizaines de musulmans ont ainsi marché ce mercredi au Km5 dans le 3ème arrondissement pour soutenir la partition du pays réclamée par l’ancienne Séléka.

Une marche critiquée par la communauté musulmane centrafricaine au Tchad.

« Nous refusons la partition du pays. Nous sommes appelés à vivre ensemble avec les non-musulmans », a réagi un porte-parole de la communauté, B. Mohamed, joint par téléphone.

Les partis qui ont boudé la rencontre de Brazzaville restent tous aussi mobilisés. Au cours d’une conférence de presse mardi à Bangui, la plateforme  »Sauvons le Centrafrique » regroupant quatre formations politiques, a encore accusé la communauté internationale de se substituer aux Centrafricains.