Le parlement de transition accuse le gouvernement de ne pas vouloir rendre compte

Le parlement de transition accuse le gouvernement de ne pas vouloir rendre compte

Le Conseil national de transition (CNT), le parlement provisoire centrafricain, accuse le gouvernement de Catherine Samba-Panza de ne pas vouloir rendre compte de son action.

Lundi 13 octobre 2014, alors que le gouvernement était convoqué pour la troisième fois consécutive, aucun ministre ne s’est présenté.

Selon le président du CNT, Alexandre Ferdinand Nguéndet, l’exécutif a ainsi violé « les dispositions de l’article 73 de la charte constitutionnelle de transition ». « Manifestement, le gouvernement ne veut pas rendre compte de la gestion du don angolais », a-t-il dit. Plusieurs milieux à Bangui accusent ouvertement la présidente Catherine Samba-Panza d’avoir détourné un part importante de l’aide financière accordée par l’Angola. La présidence rejette catégoriquement ces accusations.

Après concertation lundi, les conseillers nationaux ont publié une déclaration dans laquelle ils menacent d’agir si la quatrième séance venait à être boycottée, comme les précédentes. « Le Conseil national de transition voudrait rassurer le peuple centrafricain qu’une nouvelle date sera proposée à nouveau au gouvernement pour qu’il vienne, non seulement répondre au sujet de l’interpellation déjà évoquée, mais aussi qu’il lui parle en cette période de trouble marquée par un arrêt quasi-total des activités. En cas de nouveau refus de répondre à cette obligation constitutionnelle, le Conseil national de transition prendra ses responsabilités », a averti Alexandre Ferdinand Nguéndet.

Le gouvernement est par ailleurs interpellé par les étudiants de l’Université de Bangui frappés de plein fouet par la crise actuelle.

« Aujourd’hui, nous sommes obligés de briser le silence. Les étudiants et élèves sont les victimes de ce qui se qui se vit au quotidien. Il va falloir que nous prenions notre responsabilité pour attirer l’attention des autorités, des groupes militaro-politiques et la communauté internationale sur leur responsabilité », a déclaré Kevin Yabada, président de l’Association nationale des étudiants centrafricains (ANECA).

Pendant ce temps, la vie reprend timidement à Bangui, après une semaine de violences meurtrières. Plusieurs axes de la capitale sont déjà rouverts au trafic.

Au centre-ville, des commerces ont rouvert ainsi que les institutions bancaires.

En revanche, le secteur sanitaire est confronté à un taux élevé d’absentéisme, certains membres du personnel étant confrontés à des difficultés de transport.  « Pendant ces moments difficiles, beaucoup de membres du personnel soignant ne sont pas venus au travail. Un seul s’est mis au service des enfants malades. Que les autres infirmiers de garde viennent nous aider. Leur absence fait souffrir les enfants, le cas de la réanimation », s’est plaint une garde-malade au Complexe pédiatrique du Centre hospitalier universitaire de Bangui (CHUB).