Des interrogations autour de la rencontre de Naïrobi

Qui organise la réunion de Naïrobi ? Dans quel but ? Pour quel objectif ?

Des questions qui demeurent sans réponses pour l’instant, car la nouvelle défraie la chronique depuis quelques jours.

Des discussions auraient été ouvertes à Nairobi au Kenya sur la Centrafrique. Plusieurs personnalités du pays, particulièrement les anciens chefs d’Etat, Michel Djotodia Am Nondroko et François Bozizé-Yangouvonda seraient conviés à ce rendez-vous. Nourredine Adam, le numéro 2 de l’ex-coalition Séléka serait lui-aussi à Naïrobi avec Joachim Kokaté, conseiller en charge du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) à la Primature.

La rencontre de Naïrobi a fait l’objet de débat samedi dernier au palais de la Renaissance à Bangui,  lors de la concertation des forces vives de la nation, mais pas de manière approfondie. C’est à la fois un sujet d’interrogation et de préoccupation majeure.

Les autorités de la transition déclarent tout ignorer des tenants et des aboutissants de la rencontre. Lors des débats de samedi avec la présidente de la transition, Martin Ziguélé, le président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) soulève la question et redoute une chose.

« Ce que nous craignons, c’est qu’il y ait un télescopage entre les deux initiatives, l’initiative pour le dialogue politique qui est mené en Centrafrique et cette initiative dont nous ne connaissons ni les tenants ni les aboutissants et qui se passe à Naïrobi au Kénya », a alerté Martin Ziguélé.

« Nous ne pouvons pas accepter que le sort de la République Centrafricaine soit traité en catimini », a fait savoir le président du MLPC.

Une préoccupation que partage le Premier ministre de la transition Mahamat Kamoun.
 
« Par rapport à ce qui se passe à Naïrobi, le gouvernement n’est pas au courant. Les autorités de la transition à savoir la présidente de la République, le président du parlement provisoire, nous ne sommes pas au courant », a indiqué le Premier ministre Kamoun.

« Je ne peux donc pas me fourrer le nez dans quelque chose que je ne maîtrise pas », a souligné Patrice Edouard Ngaïssona, le coordonnateur général de l’ancienne milice Antibalaka. Patrice Edouard Ngaïssona reconnaît avoir reçu aussi l’invitation de Nairobi, mais a décliné l’offre car ne maîtrisant pas  les contours de la réunion.

« J’ai aussi été invité à aller à Naïrobi, mais pas d’une manière formelle. J’ai désisté parce que je ne connais pas les termes de référence de ce qui se passe à Naïrobi », a-t-il annoncé à la sortie de la rencontre avec Samba Panza.