L’accord de DDRR, des doutes planent sur la stricte application

L’accord de DDRR, des doutes planent sur la stricte application

Depuis la signature de l’accord de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR), des délégués au Forum de Bangui ont émis beaucoup de doutes quant à son application sur le terrain. Alors que certains participants y voient enfin une nouvelle voie pour une réelle sortie de crise en Centrafrique, d’autres souhaitent la mise en place d’une commission de suivi d’application dudit accord.

Nombreux participants à ce grand rendez-vous de Bangui ont salué l’engagement pris par les neuf groupes armés, en l’absence des représentants du Front démocratique du peuple Centrafricain (FDPC) du général Martin Koumtamadi alias Abdoulaye Miskine, pour signer avec le gouvernement de transition un accord de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR). Chaque groupe armé s’est engagé par sa signature à cesser la lutte par les armes et à accepter le processus de désarmement – démobilisation – réintégration et rapatriement, qui commencera d’abord par le regroupement des combattants signataires dans un bref délai dans des sites retenus.

Une fois cantonnés, la prise en charge des éléments sera assurée par le gouvernement de transition et ses partenaires au développement. Pour Ali Ousmane, coordonnateur des organisations musulmanes de Centrafrique (COMUC), un pas de plus a été franchi dans le rétablissement de la paix.

« Je crois que c’est un début de solution parce qu’il faut commencer par quelque chose, et ils ont déjà signé. Deuxième chose, c’est la volonté réelle d’appliquer ce qu’ils ont signé sur le terrain. Nous devons ensemble cesser avec les violences pour que main dans la main, nous reconstruisons notre pays », a raconté Ali Ousman à la clôture du Forum.

Pour parvenir à une réelle application de cet accord sur le terrain, le vicaire du diocèse de Bambari (Ouaka au centre-est de la Centrafrique), l’Abbé Firmin Gbagoua, a suggéré aux autorités de la transition, la mise en place d’une structure chargée de sensibiliser les groupes armés au strict respect du document.

« Pour que cet accord signé entre les belligérants puisse être effectif, il faut mettre en place une sous commission sécurité, et que celle-ci descende sur les lieux pour parler à ces belligérants qui continuent de semer la terreur. C’est un cri d’alerte que je lance à cette commission », a relevé le prélat.

Par ailleurs, le Département d’Etat américain s’est félicité de la conclusion réussie du Forum de Bangui. Dans un communiqué de presse rendu public le 11 mai 2015, le gouvernement des Etats-Unis « se réjouit de la signature par les groupes armés d’un accord pour mettre fin au recrutement d’enfants soldats et libérer tous les enfants soldats actuellement dans leurs rangs et les enfants associés au conflit. Cet accord est un signe d’espoir pour les enfant de la République Centrafricaine qui ont trop terriblement souffert au cours de ce conflit ».

Les Etats-Unis demandent de ce fait à tous les groupes armés « de poursuivre jusqu’au bout et sans plus tarder leurs engagements » car le peuple centrafricain, précise le communiqué a, durant le Forum « exprimé son désir de mettre fin au conflit et d’avancer vers la réconciliation nationale ».

Au début des travaux du Forum national de Bangui, ces mêmes groupes armés ont signé un accord pour démobiliser les enfants associés à leurs mouvements.