Publication des listes électorales à Bangui : mécontentement et satisfaction

Publication des listes électorales à Bangui : mécontentement et satisfaction

Les électeurs ne sont pas unanimes sur la publication des listes électorales par l’Autorité Nationale des Élections (ANE) aux fins de la vérification des noms. Si quelques uns ont retrouvé leur noms sur les listes, d’autres n’ont pas eu cette chance. Des noms n’apparaissent pas sur les listes et puis on note l’absence de certains agents recenseurs.

Sur les trois visités ce jeudi par Radio Ndeke Luka dans le 6e arrondissement, le sentiment est partagé. Au centre de l’école Nzangoyan, c’est un constat de malaise. La majorité des listes affichées sont déchirées.

« Les listes affichées ont été déchirées à cause de l’absence de suivi de l’ANE qui n’a pas pris toutes les dispositions nécessaires », a fait savoir un jeune homme du quartier.

Au centre d’enregistrement de l’école Pétévo, nombreux noms n’ont pas été retrouvés. Les intéressés ne retrouvent pas d’interlocuteurs à qui s’adresser. « Nous n’avons pas retrouvé nos noms et il n’y a personne pour nous l’expliquer. Nous ne savons à qui faire face », s’est plaint cet électeur.

Satisfaction par contre pour les électeurs dont les noms figurent sur les listes. « Je suis venu à l’école Pétévo, j’ai vu mon nom ainsi que le nom de ma femme »,  s’est  réjouit cet autre électeur qui apprécie le travail fait par l’ANE.

Face à l’insécurité, les affichages des listes provisoires du centre d’enregistrement de l’école Kangala, ont été délocalisées au domicile du chef du quartier Kpètènè Saint Jacques.

Persistance de l’insécurité selon la Minusca

A dix jours de la visite du Souverain pontife et de l’organisation des élections groupées de décembre 2015, la situation sécuritaire reste préoccupante en République Centrafricaine. La protection des populations civiles demeure un problème en dépit des interventions couplées, forces internationales (Minusca et Sangaris), en collaboration avec les forces de sécurité intérieure centrafricaines. C’est ce qui ressort de la conférence de presse hebdomadaire ce mercredi 18 novembre, au siège de la Mission onusienne en Centrafrique.

Le porte-parole de la police de la Minusca, le lieutenant Konseiga Salifou, a déclaré que « la situation sécuritaire est restée tendue. Il y a aussi eu des affrontements entre ex-Séléka et Antibalaka dans le 3e arrondissement ». Konseiga Salifou a par ailleurs fait une liste d’autres exactions : « on note trois découvertes de cadavre, six tués par balle, trois cas de blessures par balle, trois cas de coups et blessures volontaires, trois braquages, trois vols à main armée ou avec violence et des cas d’incendie de domicile ». Il a ajouté que « la composante police de la Minusca a poursuivi ses missions d’escorte et de protection de hautes personnalités, les patrouilles diurne et nocturne, les gardes statiques et les opérations de lutte contre la délinquance ».

Armes sous séquestre : la Minusca parle de stock inutilisable

Afin d’appuyer les actions de sécurisation de la capitale centrafricaine,  les autorités de la transition ont formulé le vœu que les armes sous séquestre soient mises à disposition des Forces Armées Centrafricaines (FACA). La Mission de l’ONU répond que cela n’es pas possible, presque toutes les armes sous séquestre sont inutilisables.

La Minusca l’a expliqué au cours de sa conférence de presse hebdomadaire.

« On a environ 2800 armes. Dans ce stock de 2800 armes, 95 % sont non fonctionnelles. Il y a des armes qui datent du début du XXe siècle, les munitions n’existent mêmes plus. Il va être difficile de les utiliser. Il y a des flèches et des sagaies. Le stock d’armes utilisable est très réduit. Certaines armes sont réparables », a souligné le chargé de gestion de l’armement et des minutions à la Minusca, Richard Verrier, qui a affirmé par ailleurs qu’on s’attèle à réparer au moins une partie de ces armes.