Des hommes en armes sévissent à Markounda et dans certains quartiers de Bangui

Des hommes en armes sévissent à Markounda et dans certains quartiers de Bangui

Des hommes armés assimilés à l’ex coalition rebelle Séléka ont sévi lundi à Markounda dans l’Ouham au nord de la République Centrafricaine. Des habitants de cette localité joints au téléphone par RNL, expliquent que « ces hommes en treillis ont tué plus de 10 personnes dans les villages proches de Markounda ». A cela la s’ajoute la saisie de six motos ainsi que plus de cinquante (50) bœufs appartenant à des particuliers qu’ils ont conduits à Maïtikoulou sur le territoire tchadien.
D’autres dégâts ont été enregistrés à la brigade de la gendarmerie nationale et à la maison des jeunes et d’animation culturelle de la ville comme le témoigne cet habitant joint au téléphone par Radio Ndeke Luka. « Un groupe composé de dix sept (17) Séléka en provenance des villages Tchangoa, Boutchoumou et de Markounda se sont emparés de six (6) motos. Ils ont emprunté l’axe Maïtikoulou. Après le village Mbélé à 21 kilomètres de Markounda, ils ont commencé à tuer des personnes, dont une (1) au village Galé, deux (2) à Copodochip et neuf (9) autres à Maïtikoulou. Ils ont abattu des hommes avec une roquette à Sangbi. Ils ont aussi emporté quinze (15) bœufs au village Gbangoro, au village Bélé vingt cinq (25) bœufs, dix neuf (19) à Galé. Pas de produits champêtres, rien du tout. Les tôles de la gendarmerie et les tables bancs des écoles sont revendus au Tchad. Tout le matériel de la maison des jeunes vandalisé ; au niveau de l’église catholique, les communions sont éparpillées au sol à la merci des porcs. C’est très malheureux. »
Cette même source lance un vibrant appel aux autorités de la transition de veiller à leur sécurité et de leur envoyer des chefs de détachement digne de ce nom. Il a également dénoncé le recrutement de certains éléments sur le terrain par certains chefs Séléka.
« Nous supplions les autorités de mettre à notre disposition des chefs militaires centrafricains même s’il est musulman. Qu’il arrête de recruter sur le terrain. Car chaque fois, les chefs enrôlent des éléments tchadiens de l’autre rive et ce sont ceux là qui nous massacrent gravement. Markounda-Tchad fait un kilomètre avec une large frontière. Nous sollicitons une solution d’urgence de l’Etat Major des Armées ».
En ce moment, la majeure partie de la population s’est réfugiée à Maïtikoulou à la frontière Tchad-Centrafrique, à en croire ce témoin.
Mais les habitants de Markounda ne sont pas les seuls à subir les exactions des hommes en armes. La population du quartier Yakité situé dans le 3ème arrondissement de la ville de Bangui est devenue la cible des braqueurs, faisant usage d’armes de guerre.
Une mère de famille veuve a été visitée par ces malfrats le mercredi 4 septembre 2013 aux environs de 3 heures du matin. Ces braqueurs munis d’armes de guerre, de grenades et de sabres ont réussi à emporter au cours de leur forfait de l’argent, des vêtements et des téléphones portables. Cette dame relate sous couvert de l’anonymat les circonstances de son agression.
« Le Mercredi à 2 heures 48 minutes, sous la pluie battante, huit (8) braqueurs bien armés ont cassé la porte de la maison que j’habite avec mes enfants et mes petits enfants. Ma fille qui est mère des jumeaux s’est mise à crier. L’un des braqueurs qui s’est infiltré dans la maison, l’a giflée. Les jumeaux qu’elle portait dans ses bras se sont retrouvés par terre et ont commencé à pleurer. Ce dernier a ordonné à ma fille de leur donner son lait pour les calmer. Par la suite, il est entré dans la chambre de mon fils. Et après lui avoir donné un coup de pied, il lui a soutiré la somme de cinq mille francs (5000 Frs). Ensuite il est ressorti et m’a intimé l’ordre de lui donner de l’argent. Je lui ai fait savoir que je n’en avais pas. Il s’est alors servi de mon miroir pour me frapper la tête. Puis, il a exigé la clé de ma valise et a ramassé tous mes vêtements. Personne ne pouvait crier au secours. Ils étaient fortement armés. Nous sommes en insécurité à Yakité du coté du pont Jackson. Nous demandons au président de la République d’envoyer une équipe mobile pour sécuriser le secteur ».