Bangui : un officier des douanes tué à son domicile par deux hommes armés

Bangui : un officier des douanes tué à son domicile par deux hommes armés

Le lieutenant des douanes, Virgile Bango, a été tué dans la nuit de mardi à mercredi à son domicile au camp des Castors dans le 3ème arrondissement de Bangui par des hommes armés non identifiés. Le meurtre a eu lieu peu après minuit. 

Selon son épouse, les deux hommes armés ont défoncé la porte principale, puis celle de la chambre à coucher pendant que la victime regardait la télévision. « Ils étaient tous les deux bien armés, lorsqu’ils sont entrés dans la maison, ils ont demandé à mon mari de leur donner de l’argent. Celui-ci a répondu qu’il n’avait pas d’argent, car il venait de payer les frais de scolarité de ses enfants », a raconté l’épouse.

« Le pire s’est produit lorsque l’un d’entre eux a aperçu la tenue de service de mon mari. Voulant s’expliquer, il a été qualifié d’Antibalaka avant d’être abattu », a-t-elle ajouté.

Avant d’entrer chez le lieutenant, les deux hommes avaient pris de l’argent et quelques effets dans une famille voisine.

Gertrude Délaine Toumbitam, une des notables du quartier, estime que le camp des Castors n’est pas protégé. « Nous ne savons pas à qui nous confier. Il était entendu que les forces internationales devaient sécuriser les 3ème et 5ème arrondissements. Il faut qu’ils patrouillent la nuit et interviennent en cas d’appel ».

Dans ce même secteur, un jeune homme avait été tué il y a une semaine. Ces derniers temps, les agresseurs usent de leurs armes pour commettre leurs forfaits malgré la présence des casques bleus du contingent rwandais basé dans la zone.

C’est dans ces conditions que le commissariat de police du 5ème arrondissement a rouvert lundi après plusieurs mois d’inactivité. La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités locales et nationales. Selon André Kouradoma, commissaire du 5ème arrondissement, cette réouverture marque un tournant décisif pour la libre circulation des personnes et des biens dans le secteur. « Nous allons commencer par l’éducation, la sensibilisation et le conseil pour ramener cette population à l’ordre et maintenir la sécurité », a-t-il indiqué.

« La hiérarchie va nous donner tout le matériel adéquat pour mener à bien le travail qui nous attend. La circulation sur l’avenue Koudoukou jusqu’au marché Km5 sera assurée par mes éléments pour garantir et permettre à la population de circuler librement », a-t-il ajouté.

La réouverture de ce commissariat avait été au centre d’une rencontre le 25 septembre dernier entre la population, les éléments de la force européenne, EUFOR-RCA et le ministère centrafricain de la Sécurité publique.

L’insécurité, il en est également question dans certaines provinces rurales. La ville de Bouca dans la préfecture de l’Ouham a été secouée mardi par des tirs à l’arme automatique. Selon des informations, tout serait parti d’un malentendu entre les éléments du chef Antibalaka Andilo et les soldats onusiens basés dans la ville. 

Les miliciens, armes au poing, auraient été empêchés par les Casques bleus de prendre part à une réunion de sécurité organisée à Bouca par la préfète de l’Ouham, Clotilde Namboy. Ainsi en colère, ces Antibalaka ont ouvert le feu, obligeant plusieurs personnes à prendre la clé des champs ou à se réfugier à la mission catholique.

« Lorsque Madame le préfet faisait son discours, Andilo est venu avec ses éléments bien armés. Les soldats de la Minusca qui assuraient la sécurité les ont empêchés d’entrer dans la salle arme à la main. Mécontents, ils ont commencé à tirer dans toutes les directions. Nous n’avons encore le bilan exact puisque nous sommes bloqués au niveau de l’évêché. Bangui a été saisi et les militaires français de l’opération Sangaris sont venus de Bouar pour nous protéger », a raconté un témoin joint au téléphone par RNL.
 
Il n’a pas été possible de joindre Andilo.