Bangui : au moins un mort dans des affrontements dimanche

Bangui : au moins un mort dans des affrontements dimanche

La journée du dimanche 16 novembre 2014 a été marquée par une manifestation des éléments de l’ex-Séléka, une manifestation qui a occasionné la mort d’au moins une personne et des blessés dans le 1er arrondissement. Les quartiers voisins des sites du camp Beal et du Bataillon des services et de soutien (BSS), où sont basés les ex-hommes armés de la coalition Séléka, ont été secoués par des tirs à l’arme lourde et automatique. La circulation a été du coup interrompue sur les avenues de l’Indépendance et des Martyrs. La panique s’est emparée des habitants et usagers du secteur. Ce lundi, un calme passager règne dans la zone. Les activités sont paralysées au niveau du Bureau d’affrètement routier centrafricain (BARC). Les commerçants exerçant dans les environs du BARC ont vu leurs marchandises emportées.

Au sujet de cette nouvelle montée de tension, les propos divergent. Certains témoins parlent d’une altercation entre les éléments de l’ex-Séléka au niveau du Bureau d’affrètement routier centrafricain. D’autres soutiennent la version d’une agression d’un des éléments de cette ex-rébellion par des Antibalaka. Il est donc difficile d’établir la vérité autour de ces crépitements d’armes. Des tirs à l’arme lourde et automatique ont été entendus durant plusieurs heures, entrainant des cas de pillages et de braquages. 

« Les Séléka cantonnés au camp Beal sont venus piller ma boutique et le bar qui se trouve en face. Ils étaient sortis en fait pour empêcher une dispute entre deux de leurs frères d’arme », a raconté sous couvert de l’anonymat une victime des évènements.

La résidence de l’ancien ministre de la Sécurité publique, le colonel Denis Wangao Kizimalet, situé derrière le Bureau d’affrètement routier centrafricain a été également visé par des tirs.

« Il y a une grenade qui a explosé. Nous en avons trouvé trois qui n’avaient pas encore explosé », a expliqué le colonel.

« Nous avons appelé les responsables de la sécurité publique, qui ont appelé nos partenaires militaires de la Sangaris qui sont venus nous débarrasser de ces engins de guerre. La proximité avec les Séléka n’est pas vivable en ce moment », a-t-il déclaré.

Les ex-combattants basés au camp Beal ont justifié leur mécontentement par l’agression d’un des leurs au niveau du BARC. « Hier, un de nos éléments du BSS a été agressé. Il a appelé au téléphone et les autres sont descendus sur le terrain », a expliqué le commandant Rodrigue Yamindji, commandant du site du camp Beal.

A propos des cas de pillage enregistrés, le commandant du site a déclaré ne rien savoir, « En ce qui concerne le pillage, je ne sais quoi dire ».

Ce lundi, la tension est restée visible aux 200 villas, 36 villas, 14 villas, au camp Fidèle Obrou, quartiers voisins des camps Beal et BSS.

Le jeudi 13 novembre 2014, ces ex-combattants avaient barricadé les avenues de l’Indépendance et des Martyrs dans la partie nord de Bangui, empêchant toute circulation. Ils avaient exigé des autorités de la transition le versement d’une somme de 825.000 francs CFA soit 1.257,70 euros par ex-combattant à titre de Prime général d’alimentation (PGA). Cette somme représente les frais couvrant la période de onze mois de cantonnement. A l’issue d’une négociation avec le gouvernement, une enveloppe financière de 4.500.000 francs CFA soit 6.860,21 euros leur a été remise.