Bangui : les ex-Séléka protestent contre le décès de leur frère d’arme

Bangui : les ex-Séléka protestent contre le décès de leur frère d’arme

Les combattants de l’ex-Séléka cantonnés au camp Beal et au Bataillon des services et de soutien (BSS) ont encore investi ce mardi l’avenue des Martyrs. Ils ont protesté contre la tuerie d’un de leurs éléments kidnappé avec deux autres dans la nuit de lundi par des inconnus.  Les trois éléments ont été torturés par les ravisseurs, la dépouille de l’un deux a été découverte ce matin à proximité de Radio Voix de la Paix, une radio installée à Bangui par l’Association des Musulmans d’Afrique, AMA, dans le 5e arrondissement. L’autre victime serait en train de recevoir des soins chez ses parents.

« Hier aux environs de 19 heures, trois de nos éléments sont allés chercher des vivres au niveau de l’hôpital Communautaire. Aussitôt, ils ont été kidnappés. L’un d’eux a réussi à s’échapper et nous a alertés », a expliqué le lieutenant Steve Ngrékamba, porte-parole des mécontents.

« (…) à notre grande surprise ce matin à 5 heures, nous avons découvert le corps sans vie de l’un des deux à côté de Radio AMA. Les autres sont sortis pour aller chercher le corps, mais la Minusca et la Sangaris ont déjà procédé à l’enlèvement », a-t-il indiqué, ajoutant que « C’est pour la troisième fois, depuis notre soulèvement, que des hommes armés nous attaquent aux environs du LAENES et de Radio AMA ».

Cette énième sortie a fait des dégâts matériels. Des kiosques dont les propriétaires sont suspectés d’être de connivence avec les présumés du kidnapping sont littéralement détruites par les hommes armés. Interrogé sur l’identité des présumés kidnappeurs, le lieutenant Steve Ngrékamba a ciblé les endroits où sont souvent parties des attaques contre leur position. 

Réunis à l’entrée du Camp Beal où ils exprimaient leur ras-le-bol, les ex-Séléka disent ne pas comprendre cette attaque contre leur intégrité physique alors que l’accord de Brazzaville a sifflé l’arrêt des hostilités.

Par ailleurs la situation s’est détériorée dans la région de Zémio

La situation s’est dégradée ce mardi à Zémio, alors qu’un meeting était prévu à la mairie de la ville. Des tirs ont été entendus au quartier musulman suivis des cris de « Allahou Akoubar ».

Les échanges de tirs à l’arme ont occasionné plusieurs blessés dans les camps. Trente deux maisons d’habitation auraient été incendiées au village Bangassou-Issa d’après une source digne de foi. Une délégation, constituée du Préfet du Haut-Mbomou et du commandant des Forces armées centrafricaines (FACA) de la ville de Obo, est arrivée ce mardi à Zemio afin d’apaiser la tension.

Le meurtre d’un commerçant musulman à Selim dans la région de Zémio en fin de week-end a fait monter les enchères. Les relations intercommunautaires et la situation sécuritaire se sont brutalement détériorées.

Le mercredi 12 novembre, un groupe de jeunes musulmans commerçants, se disant parents du défunt, ont quitté la ville de Zémio à bord de 5 motos pour se rendre au village Selim sur le lieu du drame. Ils ont été arrêtés au niveau de Rafai par les autorités et la plateforme de réconciliation de Rafai. Ils ont rebroussé chemin samedi pour la ville de Zémio.

Seulement, une tension visible existait déjà entre certains commerçants musulmans de Zemio et les habitants de la localité de Barh.

Les versions autour de cette affaire divergent. Pour certains, les conducteurs des cinq motos sont tombés dans une embuscade qui serait tendue par les habitants des trois villages Barh, Bogou et Bangassou-Issa. Une seconde version dit que ce sont les conducteurs de motos, tous des commerçants, de retour de Rafai, qui auraient ouvert le feu sur la population de Bangassou-Issa et Bogou après avoir été attaqués.