Impatience au sujet de l’assemblée générale des ex-Séléka à Bria

Impatience au sujet de l’assemblée générale des ex-Séléka à Bria

Débouté le 10 janvier 2014 à Ndjamena par les chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) à la suite d’une gestion chaotique de la chose publique, l’ex-coalition Séléka cherche par tous moyens à se reconstituer. L’ancienne coalition rebelle tient ce vendredi à Bria, au nord-est du pays, une nouvelle assemblée générale convoquée à l’initiative de l’ancien ministre d’Etat Gontran Djono Ahaba. Cette assemblée générale court le risque d’être boycottée par les principaux acteurs, notamment les officiers et hommes de rang qui ne s’entendent pas sur certaines questions à débattre.
 
Depuis la première assemblée générale tenue à Ndélé qui a abouti à la mise en place d’un état-major placé sous le commandement de Joseph Zoundéko, les travaux de Bria s’inscrivent à la suite d’une succession d’assises aux allures d’assemblée générale. Les assises précédentes se sont respectivement tenues à Birao en juillet, à Bambari en septembre et à Kaga-Bandoro en octobre 2014. Mais déjà, les travaux de Bria sont loin de faire le consensus au sein des ex-combattants. Selon des sources internes au Mouvement, presque tous les officiers refusent que les travaux se tiennent faute de quorum sur l’objet de l’assise.

Convoquée à l’initiative de l’ancien ministre d’Etat Gontran Djono Ahaba, l’un des bras droit du Mouvement qui a bénéficié dans un premier temps de l’appui du général Zacharia Damane, l’assemblée générale de Bria, dont les travaux devraient s’ouvrir jeudi, court vers un boycott. Selon un officier Séléka, l’aile militaire, dans son ensemble, n’est pas disposée à remettre en question les conclusions de la dernière assemblée générale de Kaga-Bandoro ayant conduit à la mise en place d’un nouvel état-major dirigé par le général Arda A’akouna.
 
170 hommes venant des villes de Bambari et de Kaga-Bandoro devraient mener des discussions visant à « la mise en place du nouveau bureau des Forces républicaines qui mettra un terme à l’appellation d’état-major, puis du bureau politique ». Une question demeure, y arriveront-ils ? En tout cas, rien ne permet au stade actuel de le certifier car, les discordances vont sans cesse croissantes.

Chaque camp affirme vouloir prendre part au processus de normalisation et de réconciliation nationale en cours dans le pays. Hélas ! La réalité sur le terrain laisse présager d’autres intentions. Une affaire à suivre…

Par ailleurs, sept personnes sont tuées à Cantonnier

Un affrontement sanglant avaient opposé mercredi dernier à Cantonnier, ville frontalière avec le Cameroun à l’ouest de la République Centrafricaine, des miliciens Antibalaka aux soldats de la Mission onusienne, Minusca. Le bilan provisoire des heurts fait état d’au moins 7 personnes tuées et de nombreux blessés. Selon des témoins, tout serait parti d’une tentative de désarmement des miliciens Antibalaka qui nettoyaient leurs armes. Les crépitements d’armes, qui avaient duré des heures, ont créé la psychose au sein de la population civile. Paniquée, la majeure partie de la population civile s’est réfugiée à Béloko, localité situé à 7 Km de Cantonnier. Jeudi, tous les blessés ont été évacués au centre de santé de Baboua et certains à l’hôpital régional et universitaire de Bouar.

« Les Antibalaka étaient en train de nettoyer des armes. Alertée, la force de la Minusca a tenté de les désarmer. Ils se sont opposés en tirant à balle réelle, la force onusienne a riposté. Les combats se sont déroulés de 12 heures et 19 heures », a expliqué sous couvert de l’anonymat un habitant de Cantonnier joint jeudi au téléphone par RNL.

« Il y a eu sept morts », a précisé le témoin qui conclu que « La population civile s’est enfuie vers Béloko et Cantonnier entièrement contrôlé par la force de l’ONU, décidée à en découdre avec les miliciens Antibalaka ».