Bangui : vive tension ce lundi à la prison centrale de Ngaragba

Bangui : vive tension ce lundi à la prison centrale de Ngaragba

Des coups de feu ont été entendus dans la nuit de dimanche et ce lundi à la maison d’arrêt de Ngaragba dans le 7ème arrondissement de Bangui. Le décès d’un prisonnier des suites de maladie a poussé les prisonniers à se mettre en colère.

Ils ont empêché que la dépouille mortelle soit enlevée. « Parmi les prisonniers, il y a eu un décès. L’enlèvement de la dépouille a été contesté par les autres prisonniers. Ces derniers ont exigé que leurs conditions de vie soient améliorées par les autorités du pays. Le corps sans vie doit être enterré dans la maison d’arrêt centrale selon les détenus », a expliqué un témoin interrogé sous couvert de l’anonymat.

Selon les informations, les prisonniers ont immédiatement pris le contrôle de la prison. Les insurgés, quelques armes au poing, tirent en cas d’approche des forces nationales et internationales. « Personne ne peut entrer ni sortir de la maison carcérale de Ngaragba. Les prisonniers ont tout cassé dans le centre pénitencier depuis les cellules jusqu’au portail central », a ajouté la même source qui indique qu’ « Il n’y a aucune sécurité ».

Afin d’éviter tout débordement, les forces nationales et internationales se sont retirées à au moins 100 mètre de la prison. La libre circulation des personnes et des biens a été perturbée au niveau de la prison sur l’axe qui mène au centre ville et à Ouango Bangui.

RNL n’a pas pu joindre les responsables judiciaires pour leur version des faits. Seulement, la maison centrale de Ngaragba héberge au moins 800 prisonniers.

Au Camp Beal par ailleurs, c’est un ouf de soulagement pour les ex-combattants Séléka
 
Les ex-rebelles de la coalition basés dans ce camp ont reçu ce lundi des vivres et non vivres, don de la coordination diocésaine de la santé. La remise a été faite au cours de la visite conduite par Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque de Bangui.

Le don est constitué des boites de sardine, de l’huile, du riz, du sucre, du sel, des habits de friperie. Des repas préparés par Caritas Centrafrique ont été aussi servis à ces ex-Combattants.
 
L’archevêque de Bangui Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga explique que ce geste consiste à soutenir ces ex-Séléka qui traversent des moments difficiles.
 
« Ici au camp Beal, vous avez des hommes, des femmes, des enfants qui y habitent. Pour moi en tant qu’homme de Dieu, là où se trouvent des hommes, des femmes, des enfants, ce sont des enfants de Dieu créés à son image. Il y a trois jours je suis venu, j’ai vu la misère, la souffrance des tous ces jeunes, je ne peux pas rester indifférent », a indiqué l’archevêque.

Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga demande par ailleurs à tous les chrétiens de voler au secours de ces compatriotes.

« Je lance l’appel aux chrétiens en leur disant, il est temps que nous venions à la rencontre de nos frères, de venir rencontrer Dieu à travers nos frères et nos sœurs. Dans l’évangile de Mathieu chapitre 25, il est dit « si vous donnez des habits à un petit, c’est à moi Jésus que vous avez fait », a demandé le prélat. Car selon lui, « Jésus prend le visage de tous ces hommes, toutes ces femmes, tous ces enfants qui sont là ».

L’ambiance était au bonheur parmi les bénéficiaires et les mouvements Saint Vincent de Paul, Légion de Marie, Simon de Cyrène et les Femmes chrétiennes catholiques présents à cette remise. Le commandant de zone des ex-Séléka, Rodrigue Yandji, salue ce geste qui vise à asseoir le vivre ensemble. Il demande à toute la population centrafricaine de bannir l’esprit de haine et de vengeance au profit de la paix.

« C’est cette collaboration que nous cherchons pour que la paix véritable règne dans notre pays. Que cette volonté manifeste continue dans ce sens pour que nous nous réconcilions afin de reconstruire notre pays », a déclaré le commandant de zone.

La coordination promet également des soins gratuits dans les prochains jours. Une messe a été dite dans l’après midi pour marquer la fin de cette visite.