Difficile restauration de l’Etat au nord, attaque armée au centre est

Difficile restauration de l’Etat au nord, attaque armée au centre est

La restauration de l’autorité de l’Etat dans les villes de province dans le nord de la République Centrafricaine pose problème. A Kaga Bandoro, chef lieu de la Nana Gribizi, Gaston Yéndémo, le préfet nouvellement affecté a été empêché par les ex-rebelles de la Séléka de prendre ses fonctions administratives le lundi 1er décembre 2014. Les ex-Séléka basés dans la ville se sont farouchement opposés à son installation.

Dans la préfecture du Bamingui Bangoran dans le nord, les membres de la mission d’installation du nouveau préfet Mahamat Abdoulaye ont été attaqués par une bande armée dimanche dernier à Ndélé. Trois membres de la mission ont été blessés par balle et transférés à l’infirmerie de la base militaire du camp M’Poko à Bangui pour des soins.

Parmi les blessés, le préfet de Bamingui Bangoran, Mahamat Abdoulaye, le directeur général de l’Administration du territoire, Jean Louis Léa, et le commissaire entrant de la ville de Ndélé. Les trois personnalités blessées ont subi une intervention chirurgicale après leur évacuation sanitaire à Bangui.

« Un groupe de six à huit hommes est arrivé à l’endroit où ils ont été installés. Ils les ont fait sortir et les ont fait coucher par terre, menaçant de les tuer. C’est alors qu’ils entendent des mouvements de véhicules dont toute vraisemblance indiquée que c’était des Sangaris qui venaient. En voulant prendre la fuite ils ont envoyé des rafales de mitraillettes sur les personnes couchées », a expliqué le ministre de l’Administration du territoire, Modibo Bachir Walidou.

Modibo Bachir Walidou invite les ex-combattants, signataires des accords de cessation des hostilités de Brazzaville, à respecter leurs engagements. « Dans les deux cas, il s’agit de personnes qui ne mesurent pas le sens de ces actions. Ces genres d’actes sont de véritables défis qu’elles se lancent à elles-mêmes d’abord et au pays en général. Je voudrais rappeler à tout le monde que les parties signataires de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville, accord qui a été paraphé le 23 juillet 2014. Il est prévu dans cet accord un article 3 dit que les parties s’engagent à faciliter les activités de l’Etat », a martelé Bachir Walidou.

Sur l’initiative du Premier ministre Mahamat Kamoun, les ministres résidents des 16 préfectures du pays ont effectué des déplacements dans leurs zones de juridiction afin de sensibiliser les populations sur l’organisation du dialogue politique inclusif de janvier 2015. Les autorités administratives affectées dans ces préfectures devront en effet être installées. Seulement, les missions dans le Bamingui Bangoran et la Nana Gribizi se sont révélées dangereuses, les villes étant encore sous-contrôle de l’ex-rébellion Séléka, pourtant signataire de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville.

La tension est aussi montée d’un cran mardi soir à Bambari au centre est du pays
 
La mission sécuritaire précurseur à la visite de Alexandre Ferdinand Nguéndet, président du Conseil National de Transition (CNT), composée d’éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) est prise à partie mardi soir à Bambari par un groupe d’ex-Séléka, fidèle au général Joseph Zoundéko. Le bilan de l’attaque fait état de deux morts dont un coté ex-Séléka et un blessé grave côté FACA. Le corps de la victime ainsi que le blessé sont évacués ce mercredi par avion sur Bangui.

« Les ex-Séléka basés ont vu passer les militaires. Après les formalités routières, ces derniers sont revenus dépanner l’un des deux véhicules tombés en panne. Ils se sont vus approchés par les éléments Séléka en faction. L’un des Séléka a arraché l’arme d’un des militaires et a automatiquement tiré sur le sergent chef qui est tombé mort avant de d’ouvrir le feu sur un autre soldat », a indiqué un témoin joint au téléphone par RNL.

Le président du parlement provisoire est arrivé ce mercredi à Bambari. Il compte rencontrer la population.

RNL n’a encore pas pu joindre le général Zoundéko cité dans l’affaire.