Pluie de réactions aux prises d’otages de Bangui

Plusieurs réactions se sont faites entendre après la prise d’otage des humanitaires à Bangui. Les partis politiques, des membres du gouvernement et des organisations ainsi que le secrétariat général de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) se sont exprimés au micro de Radio Ndeke Luka.

« Je le dis de manière ferme : le gouvernement suit de près la situation cet otage française, âgée de 67 ans. Je demande à ses ravisseurs, qui sont connus, que le gouvernement a pris toutes les dispositions et qu’il y aura la justice » a martelé jeudi 22 janvier le ministre de la Sécurité publique, Nicaise Samedi Karnou, qui a annoncé des mesures en cours d’exécution. « Le gouvernement et le Ministère de la sécurité publique en particulier ont pris les mesures pour sécuriser les voies pour la libre circulation des biens et des personnes. Nous allons assurer la sécurité des étrangers pour qu’ils puissent être respectés et marcher en toute quiétude », a souligné le membre du gouvernement de la transition.
 
Dans une interview accordée le 22 janvier à Radio Ndeke Luka, le porte-parole du gouvernement, Modibo Bachir Walidou, a condamné ces prise d’otage qu’il qualifie d’actes terroristes qui n’honorent pas les auteurs.

« Les prises d’otage d’où qu’elles surviennent, de quelques façons qu’elles se fassent sont à condamner. Nous ne voulons pas que des mouvements considérés comme non conventionnels, susceptibles d’appartenir progressivement à notre classe politique, se transforment brusquement en des mouvements terroristes avec lesquels nous n’aurions rien à dire », a signifié le ministre Modibo Bachir Walidou.

Jeudi, Sébastien Wénézoui, président de la Mouvance patriotique d’avenir, émanation des Antibalaka, a demandé la libération des deux otages, l’humanitaire Française et le religieux centrafricain. « Depuis plus de trois jours le commandement des compatriotes Antibalaka est à pied d’œuvre pour obtenir la libération de Claudia Priest et Frère Gustave, aux côtés de Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, de Pasteur Nicolas Guérékoyamé-Gbangou et quelques autorités politiques municipales. Nous nous battons pour cet objectif, mais sommes confrontés à un entêtement inexplicable d’une seule personne incontrôlée. Cet élément revendique la libération de Rodrigue Ngaïbona alias Général Andjilo. Cette réaction n’a rien à voir avec la vision des ex-Antibalaka », a expliqué Sébastien Wénézoui.

Il a appelé tous les Antibalaka à se joindre à l’équipe de négociation dirigée par l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalaïnga et le Pasteur Nicolas Guèrèkoyamé-Gbangou en vue d’un dénouement rapide de la situation.

Dans un communiqué publié en début de semaine, le CEEAC a exprimé sa vive préoccupation et son indignation face à ces prises d’otage. Il condamne avec la plus grande fermeté ces agissements barbares qui viennent compromettre les efforts en cours en vue d’une paix durable en Centrafrique. La CEEAC a exprimé sa solidarité et sa sympathie aux organisations et familles des personnes enlevées et a demandé par ailleurs la libération sans condition des otages.

La médiation de l’archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga qui est au cœur des tractations n’a pas encore abouti. Enlevés lundi 19 janvier à Bangui par des proches du général Antibalaka Rodrigue Ngaïbona, ces humanitaires sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs.