Bientôt le retour des Forces armées centrafricaines

Bientôt le retour des Forces armées centrafricaines

La montée exponentielle des récents évènements en République Centrafricaine (RCA) interpelle par son degré de violences et de haines partagées par la population. Le commandement des Forces armées centrafricaines (FACA) est tombé quasiment dans l’oubliette. Les 8.000 militaires qui composent les FACA se sont dissimulés dans la nature, laissant champ libre à deux groupes armés non conventionnels notamment Séléka et Antibalaka, de contrôler et de sévir sur l’ensemble du territoire national.

En deux ans de crise politique et inter-communautaire, la Centrafrique s’est enfoncée dans une spirale d’autodestruction sans précédent. La situation sécuritaire reste très volatile tant à Bangui qu’en province.
 
Aujourd’hui, quelles sont les mesures concrètes prises par les pouvoirs publics pour remédier à l’absence de l’armée ? La  population a-t-elle toujours confiance en son armée ? Quels risques encourt un Etat sans militaires ?

La vision de la réforme des FACA en une force armée républicaine, professionnelle, multiethnique et opérationnelle, reste aujourd’hui, la solution sine qua non à la restauration de la stabilité sur le territoire national. Les Centrafricains l’ont fait savoir plusieurs fois aux autorités de transition qui, elles aussi, multiplient les plaidoyers en faveur de cette restructuration de l’armée.
 
Maintenant que le conflit prend fin, les autorités estiment qu’il est essentiel de réformer le système de sécurité du pays pour permettre aux populations de se sentir en sécurité et d’avoir confiance dans les institutions étatiques.

Déjà, une nouvelle mission européenne destinée à prendre le relais de la force européenne, Eufor-RCA, à partir de mars 2015 est approuvée. La mission se fixera de réformer les services de sécurité (RSS), bref, remettre sur pied l’armée centrafricaine (FACA), avec tout d’abord une mission de conseil stratégique, puis quelques formations.

Le nouveau commandement militaire mis en place par la présidente de transition Catherine Samba Panza mène plusieurs opérations de contrôle d’effectifs pour débusquer les soldats indélicats.

Le ministre d’Etat à la Défense, de la restructuration des armées, Marie Noëlle Koyara, a ouvert ce lundi 23 février un atelier de réflexion sur les stratégies pouvant permettre à l’armée de reprendre le contrôle de la situation sécuritaire.

Le général de division Jean-Pierre Dollewaya, précise que l’élite de l’armée centrafricaine a souhaité mettre en place d’abord les stratégies comportant les thématiques entre autres l’état des lieux du secteur de sécurité, l’interprétation des résolutions y compris l’embargo, la procédure d’intégration et les mesures de confiance.

Parlant des démarches entreprises en perspective de la restructuration des Forces armées centrafricaines, des mouvements sont apportés tant au cabinet ministériel qu’à l’état-major. Des officiers supérieurs des FACA sont nommés par décret présidentiel à des postes de responsabilité.

Le colonel Zéphirin Mamadou du Bataillon de soutien et des services (BSS), est nommé directeur de cabinet du ministère de la Défense nationale et de la restructuration des armées.

Le général de division François Mobebou devient le chef d’état-major des armées. Le chef d’Etat-major sortant, le général de Brigade Jérôme Bouba, occupe désormais le poste d’inspecteur général de l’armée nationale.

Aujourd’hui, 5.500 hommes sont dans la nature. Pour les autorités de transition, ils sont devenus de véritables dangers publics. Aujourd’hui, un hors-la-loi sur trois relève de ce milieu.

Les Forces armées centrafricaines ne sont plus opérationnelles depuis la prise du pouvoir par la coalition rebelle Séléka le 24 mars 2013. La communauté internationale a imposé un embargo pour le réarmement des FACA sous prétexte que c’est une force mono ethnique. Les conflits de 2012 et 2013-2014, ont mis fin à l’armée régulière centrafricaine.

En attendant, ce sont les forces internationales déployées dans ce pays qui assurent la sécurité du territoire.