Radio Ndeke Luka sous le signe de l’excellence et de la performance

Radio Ndeke Luka sous le signe de l’excellence et de la performance

27 mars 2000 – 27 mars 2015, il y a 15 ans aujourd’hui que Radio Ndeke Luka (RNL) succédait à la Radio Minurca, la radio des Nations-Unies. Le 15e anniversaire de cette radio indépendante privée est placé sous le signe de l’excellence et de la performance malgré quelques imperfections relevées ça et là par les auditeurs.
 
« Nous plaçons ce 15e anniversaire sous le signe de l’excellence et de la performance. Ndeke Luka, aujourd’hui a atteint un niveau où elle ne peut plus faire marche arrière. Il est question à, partir de ce 15e anniversaire de combler certaines failles dont on nous fait reproche et voir qu’est-ce qu’il faut faire pour donner satisfaction à toute la population centrafricaine. C’est qu’aujourd’hui, Ndeke Luka est au cœur de tous les Centrafricains, mais il y a encore des critiques. Nous tenons compte de tout cela pour essayer de corriger et donner le meilleur de nous même pour la paix et la cohésion sociale », a souligné Sylvie Panika, directrice de RNL.

Radio Ndeke Luka aura pour tâche de gérer sur ses ondes le processus électoral en cours dans le pays. « Le rôle de Radio Ndeke Luka dans les prochains mois va être essentiel pour couvrir les consultations électorales porteuses d’espoir pour les Centrafricains qui espèrent une sortie de crise », a mentionné Bernard Liot, chef de projet et représentant de la Fondation Hirondelle en Centrafrique.

Fondation Ndeke Luka, ONG de droit centrafricain, s’engage à appuyer les médias centrafricains. « Enfin la Fondation Ndeke Luka entend aussi soutenir le secteur des média en Centrafrique », a conclu M. Liot.

A 15 ans d’existence, Radio Ndeke Luka a œuvré pour faire la lumière sur multiples problèmes. Elle a joué un rôle capitale dans la crise qui a secoué le pays surtout dans ses moments forts, à l’exemple des enlèvements qui ont eu lieu à Bangui.

D’abord cette déclaration en provenance de la France. Il faut soutenir Radio Ndeke Luka, c’est le message que lance Claudia Priest, ex-otage française retenue pendant 5 jours en janvier près de Bangui. C’est la radio de paix, rappelle Mme Priest. Elle a été joint au téléphone depuis la France ce vendredi.

« Je pense que c’est très important parce que les populations écoutent vraiment cette radio. C’est la radio du pays, c’est celle qui les touche le plus profondément. C’est vous qui les informez quand il y a des choses et c’est vous êtes présents partout dans les provinces même si ça n’arrive pas toujours très bien. Je l’ai vu dans le village de Yassida où j’étais. C’est vraiment dommage que la radio ne va pas partout correctement. Mais en tout cas, elle est très très suivie. C’est vraiment la radio de leur cœur », a souligné Claudia Priest.

A Bangui, certains centrafricains réagissent pour mettre en évidence les points forts et les faiblesses de la station. C’est le cas de ce Centrafricain qui souhaite que la radio aille vers l’excellence.

« RNL ne doit pas baiser les bras, elle doit travailler davantage pour diffuser les informations et faire de sorte que la paix et la cohésion sociale soient un défi à relever pour la reconstruction de la Centrafrique. Sur le rapport d’écoute, RNL seconde RFI, pour dire que les Centrafricains aiment cette station », a indiqué un habitant du 8e arrondissement de Bangui.

Pour certains auditeurs, les critères de choix des intervenants sur les ondes de la radio ne répond guère au slogan : la radio de tous Centrafricains. « Ce que je déplore sur RNL, c’est le choix des invités. J’ai comme impression que RNL accorde beaucoup plus de crédit aux hommes politiques au détriment des autres. 90 % des invités du jour sont des hommes politiques », a fait remarqué sous couvert de l’anonymat ce jeune centrafricain du 5e arrondissement.

RNL a été la principale cible des différents pouvoirs qui sont passés à partir de l’année 2000. Pressions et menaces sont au menu du quotidien du personnel de RNL.

Le président du Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN) et ancien ministre d’État à la Communication, Cyriaque Gonda, a reconnu que des menaces ont été proférées à l’encontre du personnel de la station.

« Dès que je suis arrivé en tant que ministre de la Communication, cette menace n’était pas une menace brandie et puis on agitait plus le spectre de la fermeture de Ndeke Luka, mais j’avais de temps en temps des relations tumultueuses avec cette radio, vous savez quand on est au gouvernement et qu’on avait des critiques parfois acerbes de certains interlocuteurs de cette radio, on reçoit les pressions de tout un gouvernement pour faire quelque chose. Ces menaces là, moi-même je ne l’ai jamais mis en application », a expliqué l’ancien ministre.

« C’est sur cette radio que j’intervenais beaucoup, beaucoup plus que la radio Centrafrique », a ajouté Cyriaque Gonda.

Et 15 ans après, RNL maintient sa place au sein des préoccupations des Centrafricains en matière d’information, d’éducation et de distraction. « Je pense que ce serait mentir (…) de dire que RNL n’a pas atteint son objectif. RNL a d’ailleurs dépassé son objectif. Pour moi, Cyriaque Gonda qui suis resté au pays durant cette dernière crise depuis le 24 mars 2013, j’ai vu comment RNL a bravé les menaces, la mort, les intimidations, les coups de feu pour essayer d’être aux côtés du peuple, aux côtés des Centrafricains », a-t-il fait savoir.

15 ans après sa création, RNL est la seule radio indépendante fonctionnant 24h/24. Elle émet sur les 100.9 FM à Bangui, Bouar, Bambari et Bozoum. RNL est également sur internet et sur la chaîne 248 de Canal+.

Créée par la Fondation Hirondelle (FH) et soutenue par plusieurs partenaires internationaux, Radio Ndeke Luka a gagné au fil des années la confiance des Centrafricains en partageant leurs réalités et en se développant dans un environnement humanitaire, sécuritaire et économique souvent désastreux. La radio au cœur des centrafricains projette d’étendre son réseau dans toutes les régions de la RCA.