Nouvelle incursion d’hommes armés à Batangafo

Nouvelle incursion d’hommes armés à Batangafo

Des hommes lourdement armés présentés comme des peuls appartenant d’une part, à l’ancien chef rebelle tchadien Baba Laddé et, d’autre part venant d’ailleurs, ont multiplié leur présence dans plusieurs villages de la sous préfecture de Batangafo dans l’Ouham (nord de la République Centrafricaine).

Selon les habitants de Batangafo, cela fait plusieurs semaines que ces hommes armés règnent en maîtres dans les champs des villageois.  Cette situation a poussé les villageois à abandonner leurs parcelles pour se réfugier à Batangafo-centre où ils vivent dans des conditions difficiles.

« Depuis quelques semaines, on a noté la présence de certains peuls Séléka et il y a aussi la présence d’autres groupes de peuls armés qui saccagent les champs des paysans dans les alentours de Batangafo. Sur la ville, on a noté une accalmie ces derniers jours, mais en périphérie et surtout dans les champs, c’est une autre réalité. Si vous quittez Batangafo pour aller sur 14 kilomètres, la population des villages Bolom, Boyo, Tounda et autres s’est vidée au profit de Batangafo. Si vous prenez l’axe Kabo, à 9 kilomètres, la population de Gofo s’est vidée pour être à Batangafo. Ils sont sans assistance », a témoigné Dieudonné Yanseibona, curé de l’église catholique de Batangafo.

Le prélat interpelle par la même occasion les autorités  de Bangui et la Minusca sur la présence de ces hommes armés qui selon lui devient inquiétante.

« Depuis quelques jours, il y a des informations qui passent mais cela ne suscite aucune réaction de la part de nos autorités. Nous aimerions que la gendarmerie et la police viennent et que la Minusca soit renforcée. Nous n’avons qu’une poignée d’éléments de la Minusca qui n’est pas bien équipée. La dernière fois, ces casques bleus ont été pris à partie sur un check point par les hommes de la Séléka. Pourquoi l’ONU n’envoie pas de renfort, pourquoi ça tarde et ils n’ont que deux véhicules », s’est indigné l’homme de Dieu.

La population locale, prise de panique, lance un appel aux autorités de Bangui et à la Minusca.