Ouaka : Nouvelle déflagration de violences à Ippy ce jeudi

Ouaka : Nouvelle déflagration de violences à Ippy ce jeudi

Les combats ont repris ce 7 décembre tôt le matin vers 6 heures à Ippy, localité située à 113 Km de Bambari sur l’axe menant à Bria dans la Haute Kotto. Des tirs d’arme lourde et automatique ont été entendus, plongeant la population, en majorité déjà sur les sites dans une psychose intenable.

Selon un témoin sur place, les coups de feu partis du centre ville, et attribués à la coalition FRPR-UPC, ont visé le site des déplacés de l’église Catholique. Des miliciens Antibalaka ont été blessés par balle d’après la même source et transportés sur ce site. Joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, le témoin retrace les faits sous le couvert de l’anonymat.

« Nous sommes réveillés vers 6 heures par des détonations d’armes lourdes. Des Tchadiens soutenus par des Peuhls ont ouvert le feu. Nous ignorons les motifs », a-t-il expliqué soulignant que les assaillants « ont quitté le centre ville où ils sont basés pour venir jusqu’au niveau du stade municipal tirer sur l’église catholique ».

« Des auto-défenses ont reçu des balles, mais au niveau du site il n’y a pas de blessés », a précisé le témoin.

Réaction du député de la circonscription de Ippy

A Bangui, Rufin Ouaténdé regrette que cette petite ville soit abandonnée à la merci des groupes armés qui sèment la peur et la désolation. « Ippy est une petite ville, mais aujourd’hui il y a beaucoup de groupes armés, FPRC d’Abdoulaye Hissène, FPRC d’Azor Kalit, UPC d’Ali Darassa et les Auto-défenses du général Gaétan. Le nombre des hommes armés dépassent les civils », a fait savoir l’honorable.

Face à cette dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, l’élu de la nation exige une forte implication des autorités centrafricaines. « Le gouvernement ne se soucie pas de la protection de la population. Depuis dimanche, les combats continuent. Les morts ne sont pas enterrés. La population souffre. Les humanitaires ne peuvent pas venir au secours. Que le gouvernement prenne ses responsabilités pour demander à la Minusca de sécuriser les civils ».

Jusqu’à mercredi, les corps sans vie des affrontements de dimanche 3 décembre estimés à au moins une cinquantaine  n’ont pas encore été inhumés à ce jour selon l’Abbé Roger Stanislas Djamawa, président de la commission pour la paix et le développement de Ippy.

Les principaux sites des déplacés de la ville déjà débordés continuent d’accueillir des personnes craignant pour leur sécurité. L’église Catholique abrite au moins 5000, l’église Mid-Mission près de 4000 et la base de la Minusca environ 1000.