Désarmement d’abord, élections ensuite, recommandent les principaux leaders religieux

Désarmement d’abord, élections ensuite, recommandent les principaux leaders religieux

Les trois principaux leaders religieux de Centrafrique estiment qu’il ne peut y avoir d’élections avant le désarmement des milices qui continuent  de sévir sur le territoire. Pour l’Imam Oumar Kobine Layama, l’Archevêque Dieudonné Nzapalaïnga et le Pasteur Nicolas Guérékoyamé-Gbangou, la tenue des élections en août 2015 paraît ainsi impossible.

Lors d’une conférence de presse mercredi à Bangui, les trois hommes ont estimé qu’un scrutin libre et transparent ne peut se tenir dans l’insécurité.

« Dans tous nos plaidoyers, même à la communauté internationale, nous avons posé le problème du désarmement, de la pacification de la Centrafrique avant le processus des échéances électorales quelles que soit les circonstances. Dans l’insécurité, il ne peut pas  y avoir une élection crédible, transparente et acceptable par tous », a indiqué l’Imam Oumar Kobine Layama, président de la Communauté islamique centrafricain (CICA).

Les trois leaders religieux ont reçu le 13 novembre aux Etats-Unis le prestigieux prix  »Common Ground Awards 2014 », en récompense pour leur campagne pour le retour à la paix dans leur pays.

S’agissant des pourparlers inter-centrafricains de Bangui, les trois dignitaires souhaitent que des rencontres préliminaires se fassent d’abord à l’intérieur du pays avant la tenue du dialogue. « La recherche de la paix est un processus. Lorsqu’on est dans un processus, il faut accepter de temps en temps de revoir les stratégies », a expliqué Pasteur Nicolas Guérékoyamé-Gbangou.

« L’impréparation a toujours caractérisé les grandes assises dans ce pays. C’est ça que nous ne voulons pas », a ajouté l’homme d’église.

L’actualité à Bangui, c’est aussi la mutinerie qui a fait un mort et plusieurs blessés mardi après-midi à la prison de Ngaragba. Le bilan a été donné ce mercredi lors du point de presse hebdomadaire du bureau de la Communication et de l’information de la Mission multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (Minusca).

« Les prisonniers ont fait usage de leurs armes, on a fait des tirs de sommation. Il y a eu une première tentative d’évasion et c’est en ce moment que l’un d’eux a été atteint par balle », a expliqué le porte-parole de la police de la Minusca, le lieutenant- colonel Léo-Franc Gnapié, qui pense qu’il pourrait y avoir des cas d’évasion. 

« Il y a eu beaucoup d’actes de vandalisme à l’intérieur. Ce que nous craignons, c’est qu’il y ait des cas d’évasion. S’il y a des cas d’évasion, cela voudra dire que tout le travail que nous avons abattu depuis longtemps est ramené à zéro. Les mêmes criminels vont se retrouver désormais dehors », a alerté l’officier.

Dans la préfecture de Lobaye, dans le sud de la Centrafrique, un  agent des forces de l’ordre a été tué mercredi par un ex-Séléka, selon des témoins qui estiment qu’il s’agirait d’un règlement de compte.

Selon ces témoins, le maréchal des logis Luc Ngoayo, avait eu à enquêter sur une affaire impliquant son bourreau qui est actuellement recherché par les autorités civiles et militaires.