Déjà plus de 250 000 signatures pour exiger l’arrestation des criminels de guerre

Déjà plus de 250 000 signatures pour exiger l’arrestation des criminels de guerre

Deux semaines après le lancement de la pétition, les initiateurs se disent satisfaits. Le collectif des forces vives de la nation assure qu’aujourd’hui plus de la moitié des signatures sollicitées est recueillie.

Selon une information rendue publique ce mardi plus de 250 000 Centrafricains ont paraphé le document mis en circulation le 27 février dernier. Ceci pour exiger l’arrestation des criminels de guerre dont Ali Darassa, le chef rebelle de l’UPC.

« Depuis 72 heures, nous avons pris contact avec les différents responsables mandatés pour la présente signature, nous sommes à plus de 250 000 », a indiqué Alexandre Ferdinand Nguéndet, président du Rassemblement pour la République, l’un des membres du collectif, pour qui « cette pétition concerne tous les criminels de guerre ».

Il rassure que « cette pétition est déployée dans les 8 arrondissements de Bangui et à l’intérieur du pays notamment dans la Lobaye, la Kémo, la Vakaga, la Haute Kotto, la Ouaka », ajoutant que « d’autres préfectures sont en train de faire mouvement vers Bangui pour récupérer ce document ».

Prévu pour un mois à compter du 27 février, le collectif des forces vives de la nation a tenu donner plus de précisions à l’expiration de la date.

Malgré cette pétition, toujours des exactions…

Cinq personnes dont le chef du village Zaoro Guida auraient été tuées, lors d’une attaque attribuée aux éléments du chef rebelle Sidiki. Les faits se sont produits dimanche dernier à Mbotoga, situé à 50km de Bocaranga. Cette situation de psychose a obligé la population à fuir la localité.

Informé, Augustin Eusebe Ngaissé, député de Kouï, demande au gouvernement de prendre ses responsabilités et à la Minusca de chasser Sidiki et ses hommes de la région.

« Nous demandons au gouvernement de le tenir à l’œil, Sidiki est arrivé au village Zaoro Guida et a tué le chef et son fils, blessant plusieurs personnes. A Boutouga, cinq autres ont été aussi tuées », a expliqué Augustin Eusebe Ngaissé qui retrace les faits.

L’élu de la nation ajoute qu’un commerçant a vu « son camion brûler avec 80 fûts d’essence » lors de cette attaque.

Le groupe armé mis en cause n’était pas joignable pour sa version des faits.

Des tueries attribuées à l’UPC dans la Ouaka

Au moins 11 personnes ont été tuées et plusieurs maisons incendiées la semaine dernière au village Mambissi dans la commune de Danga-Gboudou, sous-préfecture de Bambari. Des actes imputés à un groupe armé qui a sévi plusieurs jours dans cette localité.

« La présence des hommes d’Ali Darassa est signalée dans les gros villages de la circonscription de Bambari 3, notamment dans Danga-Gboudou », a expliqué Anatole Ndémagouda-Gbagot, député de Bambari 3 précisant que la population a « recensé au village Mabissi 9 personnes tuées et 2 autres à Tagbara ».

Le député a exhorté le gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji à prendre ses responsabilités et la Minusca à tout mettre en œuvre pour que toute la Ouaka soit déclarée sans armes.

Pour Anatole Ndémagouda-Gbagot, « le gouvernement devra assurer sa fonction régalienne c’est-à-dire tout faire pour protéger la population civile ». Dans le cadre de son mandat, « la Minusca devra désarmer ces hommes qui sont dans ces villages environnants », a exigé l’élu de la nation qui adresse ses condoléances aux familles éprouvées.

Joint au téléphone, Ousman Daouda, un responsable de l’UPC a rejeté du revers de main l’accusation et pointé du doigt d’autres groupes armés.

« Ce sont des groupes armés coalisés qui opèrent dans la Ouaka. Certaines populations civiles en ont pris conscience et ont commencé à les combattre », a indiqué Ousman Daouda. « Nous acceptons de fair Bambari, ville sans arme », a-t-il ajouté mentionnant « que UPC s’est inscrite dans le processus DDR ».