Damara, ville symbole de cohabitation pacifique

Damara, ville symbole de cohabitation pacifique

Depuis plusieurs mois les éleveurs Peuhls et les autres communautés résidents à Damara dans l’Ombella-M’Poko revivent ensemble, rendant ainsi possible la cohésion sociale dans cette partie du pays.

La semaine dernière les ex-Antibalaka de Damara ont pris part activement à l’inhumation d’un bébé peuhl, mort-né. Ce geste de solidarité est vu comme un gage de la paix et de la réconciliation nationale après les évènements malheureux que la République Centrafricaine a connus.

« Nos frères Peuhls qui sont arrivés vivent en symbiose avec nous », a déclaré Jean Didier Séréfio, ex-combattant Antibalaka de Damara qui avait pris part à l’inhumation du bébé peuhl mort-né.

« C’est un être humain qui vient de mourir. Nous nous sommes joints à ses parents pour procéder à son enterrement », a-t-il expliqué pour justifier l’acte qu’il place sous le signe de la cohésion sociale. 

« Mon message aux Centrafricains qui persistent dans la violence, c’est de mettre terme à cette pratique », a conclu Jean Didier Séréfio.

« Avec ce décès, nous nous sommes mis ensemble pour rendre possible la cérémonie d’inhumation », a relevé Paulin Nassin, chef du quartier Ronga de Damara, qui a cédé un coin de sa parcelle pour creuser le tombeau du nouveau né. Selon lui, « il y a longtemps que ces Peuhls sont venus à Damara ».

Pour l’éleveur Ousmane Kiro lui-même installé à Damara, cette cohabitation est salutaire. Il souhaite ne plus partir ailleurs.

« Je suis venu définitivement, je ne veux plus partir. Je ne suis arrivé ici qu’avec mon bétail pour faire de l’élevage. Je déteste le désordre. Je ne suis pas venu tuer ni voler ni faire du banditisme mais pour faire la paix dans ce secteur du Président ».

Pour renforcer cette cohésion sociale, la population locale invite que les autorités du pays à résoudre le problème de port d’armes de guerre par les éleveurs. Elle estime que cette situation peut devenir source de conflit.