Batangafo, aide insuffisante pour les dix mille déplacés

Batangafo, aide insuffisante pour les dix mille déplacés

La situation humanitaire des personnes qui ont fui leurs habitations pour les sites de déplacés se détériorent depuis le déclenchement des hostilités samedi. Ils sont plusieurs milliers à vivre la galère dans leurs refuges de fortune.

« Les dix mille déplacés sont toujours sur les trois sites et attendent l’appui humanitaire dont la mobilisation n’est pas suffisante » à cause des restrictions dans le déplacement du personnel des ONG. Les personnes qui ont fui leurs habitations sont à ciel ouvert. Du coup, la situation sur les sites de l’ONG DRC, MSF et de l’église catholique « laisse à désirer » à en croire ce témoin considérant ces lieux comme « un enfer ».

Notre source a affirmé que les casques bleus Pakistanais déployés dans la ville ont joué un rôle capital dans la protection des civils.

« Si cette force n’était pas là, ça allait être la catastrophe », reconnait-il mentionnant que Batangafo a été « un exemple de cohésion sociale » mis à mal aujourd’hui.

Jean Pierre Lacroix, préoccupé par l’insécurité persistante

Lors de sa rencontre avec le Chef de l’Etat Touadéra, le responsable des opérations de maintien de la paix des Nations Unies s’est inquiété samedi de la montée de l’insécurité en Centrafrique avec les récentes violences à Batangafo.

« La situation est dangereuse aujourd’hui », commente M. Lacroix. « Les gains qui ont été obtenus ces dernières années risquent d’être remis en question, il faut absolument que nous redoublions d’efforts. J’ai alerté le Conseil de Sécurité il y a quelques jours et sur le fait que nous aurions peut-être à revenir devant le Conseil de sécurité en fonction de l’évolution de la situation, y compris en ce qui concerne les capacités de la Minusca ».

La Mission onusienne en RCA a pour rôle principal de s’interposer entre les combattants. Jean Pierre Lacroix a toutefois réitéré le soutien de l’ONU aux actions menées en faveur de la paix par les autorités du pays. « Notre mandat est robuste : utiliser la force pour protéger les civils, utiliser la force contre les groupes qui veulent faire dérailler la politique nationale. Nous ne faisons pas la guerre, nous ne sommes pas des belligérants, la paix est un objectif. Nous avons un mandat pour aider les Centrafricains à y parvenir », explique-t-il.