Centrafrique : les PME du secteur des BTP dénoncent l’attribution des marchés à des entreprises étrangères

Centrafrique : les PME du secteur des BTP dénoncent l’attribution des marchés à des entreprises étrangères

« … il n’est pas normal que les entreprises nationales soient éliminées sur des critères de chiffres d’affaires alors que la RCA a traversé trois années de crise », a déclaré Jean Stanislas Alima, gérant de l’entreprise Alizé Constructions. Une dénonciation qui intervient après l’attribution par le ministère de l’économie, du Plan et de la Coopération de 3 des 4 lots des marchés des infrastructures scolaires de plus d’un milliard Fcfa.

Mécontent de cette attribution, le comité chargé de la restructuration des Petites et Moyennes Entreprises (PME) du secteur des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) a adressé une correspondance au ministère de l’économie, du Plan et de la Coopération pour lui demander de « reconsidérer sa position » par rapport à cette situation qui « ne favorise pas leur émergence après la crise ».   

Pour Jean Stanislas Alima, « lorsqu’un bailleur de fonds apporte une contribution pour le développement d’un pays, il faut qu’il fasse en sorte que ce soit les fils du pays qui participent au développement de leur nation ».

« Lorsque des appels d’offres sont lancés avec des critères qui éliminent systématiquement les entreprises nationales, il y a problème », relève-t-il.

Mis en cause, le ministère de la Coopération rejette les accusations et précise que « les marchés ont été attribués conformément aux règles de procédures de la Banque Africaine de Développement ». Les responsables contactés expliquent que « dans le cas du marché des infrastructures scolaires, le chiffre d’affaires arrêté était de 2,5 milliards Fcfa et non 5 milliards comme le soutiennent les PME centrafricaines ». Des critères qui, selon eux sont «  contenus dans le Document d’Appel d’Offres ».

Pour rappel, 3 des 4 lots des marchés des infrastructures scolaires de plus d’un milliards Fcfa ont été attribués par la cellule de suivi et de coordination du ministère de l’économie aux entreprises BACEL et COBAT de la République du Congo. Un seul, lot dit-on, de « consolation », a été attribué à une entreprise centrafricaine notamment la SNCMBA pour un montant de 124. 980.961 Fcfa.