Des étudiants à l’Université de Bangui surpris par des jets de pierre

Des étudiants à l’Université de Bangui surpris par des jets de pierre

Les étudiants de l’Université de Bangui qui déjeunaient ce mercredi matin au restaurant universitaire ont été surpris par une pluie de pierres provenant d’une bande de jeunes non identifiés. L’incident s’est produit  aux environs de 4 heures du matin, indique un élément de la garde présidentielle témoin des faits.

L’accrochage entre les étudiants et leurs agresseurs a duré environs 5 minutes avant que les envahisseurs ne puissent prendre la fuite. L’un des assaillants est blessé à la tête tandis qu’un autre, mineur de 16 ans est sauvé des mains des étudiants après avoir pris refuge chez des éléments de la garde présidentielle (GP) qui jouxtent le campus universitaire.

Les étudiants qui ont repoussé l’attaque surprise de leurs offenseurs grâce à leur effectif, laissent entendre que les agresseurs «  détiennent en leurs possessions des armes blanches notamment des frondes, couteaux, flèches et 2 pistolets à feu. Mais les armes n’ont pas été utilisées et ils ont préféré battre en retraite ».

Selon le président  du nouveau bureau exécutif de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains ANECA, Fleury Pabandji, « c’est la coalition perdante de Stéphane Youfeïgan, étudiant à l’Université de Bangui, qui a engagé des jeunes des quartiers Boy Rabe, Combattant et Miskine contre le personnel du restaurant universitaire ».

Le militaire témoin qui a pu ensuite mettre la main sur l’un des agresseurs, explique à Radio Ndeke Luka ce qu’il a pu constater avant les accrochages. « C’est très tôt ce matin quand je me levais pour faire ma prière que, j’ai vu non loin de moi, un premier groupe de jeunes rentré dans la concession de l’Université. Peu après, le dernier groupe est venu.  Etant militaire, je les ai trouvé suspects, je me suis rapproché d’eux pour des vérifications et ceux-ci m’ont fait comprendre qu’ils sont une jeunesse chrétienne dit  des ‘’ flambeaux ‘’. Puisqu’ils ont brandi le nom de Dieu, je leur ai dis de vaquer à leurs occupations mais sous notre contrôle. Moins d’une heure, j’ai écouté des bruits et un jeune homme fuyait dans notre direction», raconte ce porteur de tenue.

Interrogé, le présumé commanditaire, Stéphane Youfeïgan, nie toute implication dans l’incident qui a eu lieu au campus «  j’étais à la place mortuaire ce matin. Je n’ai pas participé à une manifestation quelconque sur le campus. C’est plutôt les étudiants qui se sont autoproclamés membres du bureau actuel qui perturbent la quiétude sur le campus ».

Le jeune Romano récupéré par les GP basés au poste des 14 villas, juste à côté de l’Université, affirme que c’est « Stéphane Youfeïgan qui nous a fait venir pour lancer des pierres sur les étudiants et le restaurant. Nous sommes plus de 50 jeunes.  Il ne m’a pas encore dit combien il va me donner, mais pour les autres c’est 1000 FCFA (soit 1 euro 50)».

Pour que le coup soit parfait, les agresseurs ont dans la nuit du 24 juillet « pris du chanvre indien sur instruction de leur recruteur » ajoute le jeune homme devant une foule d’étudiant et les 3 éléments de la garde présidentielle qui l’ont retenu pour sa sécurité.

Pour le moment, le calme est revenu sur le campus après que les étudiants ont par leurs bravoures mis en débandades les jeunes du quartier engagés pour les attaqués. Le campus est sous control des étudiants » rassure le vice président de l’ANECA.

Tout porte à croire que c’est la gestion du restaurant universitaire qui se cacherait derrière les motivations associatives de nombreux leaders des étudiants de l’UB. L’incident du jour donne raison à ce que dis Freddy Mapouka, ancien président de l’ANECA, « pour de petites considérations, les étudiants centrafricains deviennent toujours imprévisibles et difficiles à maitriser».

Or, ces troubles interviennent juste au moment que l’Université est paralysée par la grève des enseignants qui se poursuit encore. Perturbée par des problèmes post électorales et autres, ces derniers perdent de vue leurs objectifs qui est de bénéficier d’une formation dans la dite institution afin d’avoir quelques garanties pour leur vie future.