Journée internationale de l’enfance : une fillette de 13 ans interpelle sur la gratuité de l’école

Journée internationale de l’enfance : une fillette de 13 ans interpelle sur la gratuité de l’école

  A la tribune de l’Assemblée nationale de la République Centrafricaine ce 20 novembre, Sandra Guipi, 13 ans au Lycée St-Charles de Bangui, lauréate d’un prix concours Unicef-Radio Ndeke Luka est désignée présidente de l’assemblée nationale pour la circonstance. Une occasion pour l’Unicef et ses partenaires de mettre en valeur la défense et la protection des droits de l’enfance.

En présence des députés, parents amis et connaissances, le président de l’assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua a cédé sa place à Mlle Sandra Guipi, la « nouvelle dirigeante » pour rejoindre le rang des autres députés.

Âgée de 13 ans, Sandra Guipi a, pour l’occasion demandé une minute de silence en mémoire des enfants victimes des événements en Centrafrique. Particulièrement pour Warren Jardel Kemata, 16 ans, élève de son établissement assassiné le 12 novembre dernier à Bangui lors des dernières violences.

Dans son intervention, elle a abordé plusieurs points. Entre autres, l’éducation des enfants, la lutte contre les violences faites aux enfants et filles, la lutte contre les crises militaro-politiques…

« Beaucoup d’enfants vont à l’école sans avoir des cahiers ni de la craie », a indiqué Mlle Guipi, Présidente de séance au perchoir de l’Assemblée nationale. Afin de lutter contre la baisse du niveau des élèves, elle propose que « l’école soit gratuite et que d’autres établissements scolaires soient créés » sur toute l’étendue du territoire national.

Pour elle, le « taux de scolarisation en Centrafrique est en baisse parce que beaucoup de parents n’ont pas les moyens nécessaires pour inscrire leurs enfants à l’école ».

Avenir de la République Centrafricaine, les enfants doivent être la priorité des actions du gouvernement. Pour cela, cette jeune fille veut promouvoir à la fin de chaque semaine dans les établissements scolaires, des discussions relatives à la « lutte contre les violences faites aux enfants et filles, les causes de la déperdition scolaire et les crises militaro-politiques ».

Sandra Guipi souhaite également que l’Etat prenne ses responsabilités pour « interdire la vente du tabac, de la drogue, du tramadol », et qu’il interdise la « promenade de la jeune fille de 18 ans à partir de 21 heures »

Ceci, selon Mlle Guipi pour garantir la paix et la sécurité dans le pays afin d’offrir à la jeunesse centrafricaine, un cadre de vie décent pour l’avenir du pays.

Des points qui ont retenu l’attention du président de l’Assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua qui se dit agréablement « surpris » du fait que Mlle Guipi ait abordé « la question de l’enfance, de la criminalité, de la cohésion sociale et ce qui doit être à la base de notre développement économique et social à savoir : l’agriculture ».

Présent à cette occasion, Boris Igor Thierry Bopala Guipi, père de Sandra Guipi retient du discours de son enfant, le fait qu’elle ait demandé à ce que « chacun puisse planter aujourd’hui un arbre pour ne pas mendier l’ombre de l’arbre d’un vieillard demain ». Autrement dit, il faut investir dans l’éducation des enfants qui seront appelés à prendre la relève dans le futur.

La convention Internationale des Droits de l’Enfant est un texte de 54 articles, adoptée par les Nations Unies le 20 novembre 1989. Elle affirme qu’un enfant n’est pas seulement un être fragile qu’il faut protéger mais que c’est une personne qui a le droit d’être éduqué.