Mise au point de la CCT aux candidats à la présidentielle

Mise au point de la CCT aux candidats à la présidentielle

La Cour Constitutionnelle de Transition a convié ce mercredi 13 janvier au siège de son institution à Bangui, les représentants des candidats à la présidentielle du 30 décembre 2015. Il est question pour les juges du contrôle de la régularité des élections de faire avec eux, le point sur l’état d’avancement des  travaux concernant le 1er tour de ces élections.
 
Conformément aux termes de l’article 124 alinéa 2 nouveau du Code électoral, « Le recensement définitif des votes est effectué dans un second temps par la Cour Constitutionnelle de Transition en présence du représentant dûment mandaté de chacun des candidats. Cette opération est constaté par un procès verbal ».

En application de ces dispositions, les représentants des candidats avaient été conviés pour une première fois le 2 janvier dernier à assister aux opérations de recensement général des votes effectués par la juridiction.

Pendant ce temps, 22 candidats aux législatives dont 3 femmes sont admis au 1er tour selon l’ANE

La décision finale portant publication des résultats provisoires des législatives du 30 décembre 2015 a été donnée mardi par l’Autorité Nationale des Elections (ANE). Sur 1612 candidats inscrits pour la course sur l’ensemble du territoire national, 22 dont 3 femmes ont obtenu la majorité absolue au 1er tour. Deux candidats par circonscription sont, quant à eux, qualifiés pour le second tour de ces élections.

Selon Julius Rufin Ngouadé Baba, rapporteur général de l’ANE, des candidats ou des électeurs qui ne se reconnaissent pas dans les résultats provisoires ont cinq jours pour adresser leur requête à la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT).

« Le législateur a prévu ces cas de figure en autorisant tout électeur, tout candidat à s’adresser à la Cour Constitutionnelle de Transition qui est seule juge de la régularité des opérations électorales pour faire valoir ses droits. Ainsi donc, la séparation des fonctions de préparation, d’organisation et de supervision des opérations électorales, et celle du contrôle de la régularité, qui est attribuée à la CCT, nous permet aujourd’hui d’exhorter tous ceux des Centrafricains qui ont un certain nombre de reproches ou de griefs contre les résultats provisoires, d’exercer leur droit de recours prévu par la loi auprès de l’institution habilitée ».

Dans un communiqué de presse publié après la décision finale, l’ANE affirme disposer désormais des clés USB contenant les résultats de l’élection présidentielle de chaque bureau de vote. Des supports qui pourront être retirés par les mandataires des 30 candidats à la présidentielle, précise le communiqué.

Protestation de l’AFDT

L’Alliance des forces démocratiques pour la transition (AFDT) a exigé ce mardi au cours d’un échange avec la  presse, un audit du système informatique de l’ANE ainsi que le ré-comptage manuel des résultats du 1er tour de la présidentielle. Elle fait suite aux résultats annoncés par l’ANE, et obtenus par les deux candidats à la présidentielle, membres de l’AFDT, Désiré Bilal Zanga Kolingba et Martin Ziguélé, arrivés respectivement en 3e et 4e position.

Selon la plate-forme des partis politiques, il y a une grosse différence entre les résultats partiels du 6 janvier et les résultats complets annoncés le lendemain. Près de 230.000 voix manquent à l’appel selon l’AFDT.

Position de l’homme de la rue à Bangui suite à l’exigence de l’AFDT

L’avis des Centrafricains de la capitale reste partagé sur le re-comptage manuel des voix exigé par l’AFDT.

Certains cautionnent l’exigence de l’AFDT, « Je suis tout à fait d’accord du re-comptage. Voler l’élection en trichant, est synonyme d’un mauvais président. On ne vole pas les élections et j’adhère à l’AFDT. Je pense que c’est un droit pour les candidats, lorsqu’ils constatent des irrégularités, de demander que lumière soit faite. Il y a des institutions compétentes qui existent en la matière, et certainement si ces candidats introduisent un recours, la Cour Constitutionnelle va apprécier »

Par contre, d’ autres s’opposent à cet impératif.

« L’exigence faite par l’AFDT, je pense que ce n’est pas bien. Ils sont en train de conduire la pays vers un second FARE. Ce qu’ a dit le représentant de l’AFDT est décevant. Ils veulent nous ramener en arrière. Je dis non au re-comptage manuel des bulletins. La Cour Constitutionnelle n’a pas encore dit son dernier et ils veulent nous entraîner dans une autre crise ».