Le procès de  Bemba suspendu jusqu’au 11 janvier

Le procès de Bemba suspendu jusqu’au 11 janvier

Suspension dans le procès de Jean Pierre Bemba à compter du mercredi 8 décembre, en raison de vacances judiciaires de la CPI (Cour pénale internationale). Les audiences reprendront le 11 janvier 2011, après les fêtes de fin d’année.

Selon les sources proches de la CPI, ce jour là, c’est le témoin numéro 87 qui passera devant les juges. A ce jour, trois personnes ont déjà été auditionnées lors des précédentes audiences.

La première, un homme, le témoin numéro 38, a expliqué le contexte de ce qui s’est  passé en République centrafricaine. La deuxième, une experte en traumatologie, a quant à elle expliqué les conséquences physiques, morales et psychologiques des violences sur les victimes, notamment le viol. La troisième personne, une femme, présentée dans ce procès comme l’une des victimes du viol, a raconté son martyre.

Il faut noter que toutes ces personnes ont été interrogées aussi bien par la défense que par l’accusation.

Selon les observateurs, ce temps de trêve va permettre aux différentes parties au procès de mieux affûter leurs moyens de défense.

Après les premières audiences, les avocats des deux parties ont profité de deux journées libres pour livrer leurs impressions sur le déroulement du procès de l’ancien vice-président de la RDC. Du côté des victimes, leur représentante se dit satisfaite des travaux et revient sur la responsabilité de Jean Pierre Bemba sur ses troupes.

Me Marie Edith Douzima, du barreau de Bangui (Centrafrique) estime que les victimes qui ont témoigné sont revenues sur l’identification de leurs bourreaux et du chef à qui ils obéissaient, allusion faite à Jean-Pierre Bemba. Ce qui implique, selon elle, le pouvoir qu’exerçait Jean-Pierre Bemba sur ses hommes.

La représentante des victimes admet que c’est bien le gouvernement centrafricain qui a fourni les armes. Elle précise toutefois que Jean-Pierre Bemba aurait pu éviter les exactions commises par ses troupes, mais il ne l’a pas fait.

Du côté de la défense, Me Aimé Kilolo revient sur les faiblesses de l’accusation et sur la partialité du procureur. Pour lui, le procureur a écarté les témoins qui peuvent déculpabiliser son client : « On est dans une affaire de commandement militaire. Nous avons des officiers  centrafricains qui étaient sur terrain, qui disent que,  c’est l’état major-général centrafricain lui-même qui s’occupait de toutes ces questions-là. Nous regrettons que le procureur qui a pourtant l’obligation de mener des enquêtes à charge et à décharge, donc une obligation  d’impartialité, se refuse de retenir ces personnes-là qu’il a lui-même interrogées, tout simplement c’est parce que ces personnes finalement déchargent. »