RCA : Le transfert à la Haye de Yékatom Alfred Rombho, un enlèvement selon ses avocats©RNL / Stéphane Andjioyo
Yékatom Alfred Rombho, lors de l'élection de Laurant Ngon-Baba à la présidence de l'Assemblée Nationale, le 29 octobre 2018

RCA : Le transfert à la Haye de Yékatom Alfred Rombho, un enlèvement selon ses avocats

Transféré à la surprise générale le samedi 17 novembre 2018, les avocats de Yékatom Alfred Rombho ont qualifié ce 20 novembre de kidnapping le transfert de leur client commun. Ceux-ci exigent de la CPI leur place à la Haye pour plaider sa cause.

Selon Me Aristide Djapou, le dossier à la Cour Pénale Internationale devra assurer le service après vente. « Notre client, Yékatom Alfred Rombho s’est constitué un pool d’avocats pour le défendre, alors que le dossier est en instruction, il a été transféré à la CPI sans que nous qui sommes ses avocats, nous soyons au courant. Ce n’est autre qu’un enlèvement. Mais nous demandons une seule chose, nous voulons défendre notre client à la CPI et il est hors de question de lui commettre un avocat d’office, le contraire sera la violation de droit de la défense« , a-t-il insisté.

Le transfert étouffe les faits reprochés à Yékatom Alfred Rombho et porte un coup aux Statuts de Rome, selon Me Régis Tiangaye. « On nous prive de défendre notre client sur les faits qui lui sont reprochés, la Cour Pénale Internationale a une compétence subsidiaire selon les Statuts de Rome. Et donc dans le cas d’espèce, la compétence revient aux juridictions nationales« , a-t-il fait savoir.

Selon le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bangui, Eric Didier Tambo, 13 chef d’accusations pèsent sur le prévenu.

« Meurtres, déportations ou transferts forcés, déplacements de la population civile, emprisonnements ou autres formes de privation graves de liberté physique, tortures et traitements cruels, disparitions forcées des personnes, mutilations, faits de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile, pillages, enrôlements d’enfants de moins de 15 ans, faits de diriger intentionnellement des actes contre des bâtiments consacrés à la religion, destructions des biens de l’adversaire et persécution« , a expliqué le magistrat accusateur.

Par ailleurs, il a précisé que « tous ces faits sont constitutives de crime contre l’humanité et de crime de guerre relevant de la compétence de la CPI« .

La sortie médiatique des avocats de Yékatom Alfred Rombho est fait au moment où tous les yeux sont tournés vers la Chambre d’accusation de la CPI pour savoir quand aura-t-il la première audience de confirmation des charges.