Justice :  Coup de théâtre au prétoire entre deux parties civiles©RNL / Ines Laure Ngopot
Procureur général Eric Didier Tambo, lors de la session criminelle des 13 accusés de la caolition Séléka-Antibalaka le 30 juillet 2018

Justice : Coup de théâtre au prétoire entre deux parties civiles

Le procès de James Siolo, tué le 17 janvier 2016 dans une altercation avec la police, devant la Cour d’appel de Bangui ce 18 décembre a donné lieu à un de coup de gueule entre le Procureur général et les avocats de la famille du défunt.

A l’origine, la condamnation par contumace à 20 ans de prison à travaux forcés de deux policiers impliqués dans le meurtre de James Siolo. Or, la famille et les avocats n’ont pas compris pourquoi les prévenus sont condamnés par contumace alors qu’ils sont sur le territoire, en service et continuent de percevoir leur solde.

Jean Cédric Siolo, le frère du défunt et témoin oculaire du drame relève quelques griefs contre l’accusation. » Le parquet a les numéros pour pouvoir appeler les avocats et les témoins pour venir se faire entendre dans cette affaire, nous ne savons pas pourquoi il ne l’a pas fait. Nous sommes aussi attristés d’écouter à la radio qu’un procès nous concernant est en train de se dérouler  à la radio. Pis, on  condamne les coupables par contumace alors qu’ils sont là dans le pays, on les voit » a-t-il dénoncé.

Me René Constant Ngbodo, avocat de la famille soutien  cette idée. Mécontent, il s’en est pris au procureur général dans des échanges verbaux.

Joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, le procureur général Eric Didier Tambo a reconnu les difficultés dans l’arrestation des deux policiers, mais s’est félicité de la condamnation accompagné d’un mandat d’arrêt. « Ce n’est pas le procureur général qui arrête les gens, il remet le document aux gens et c’est à la force publique d’arrêter la personne. Ils n’ont pas pu amener ces gens là. Arrivé à l’audience comme ils ne sont  pas là, la loi a prévu que si on n’a pas présenté les criminels, du coup c’est la contumace , cela veut dire que si on les arrête, on va les ramener en session criminelle et on va reprendre la procédure » a-t-il justifié.

Jugés par contumace, les difficultés d’arrestation de ces deux policiers résident dans l’absence de volonté de leurs collègues policiers à arrêter les prévenus par solidarité de corps a rapporté certaines sources. Entretemps, l’exaspération des avocats lors de cette audience fera l’objet du conseil de discipline.

Ce procès intervient après le renvoi lors de la première audience en 2017 devant la Cour d’appel de Bangui.