RCA : le Parquet de Bangui renvoie le dossier « crimes commis à Paoua » devant la CPS©RNL / Gildas Nabeza
Eric Didier Tambo, Procureur près la Cour d'Appel de Bangui, le 6 février 2019 lors de la signature de l'accord de paix de Khartoum

RCA : le Parquet de Bangui renvoie le dossier « crimes commis à Paoua » devant la CPS

Le parquet général de Bangui a déféré lundi 29 juillet  les crimes de masse commis dans les villages Koundjili, Lemouna et Bohong dans les sous préfectures de Paoua et Bocaranga le 21 mai 2019 à la Cour pénale spéciale (CPS). L’annonce a été faite par Eric Didier Tambo, Procureur général près la Cour d’appel de Bangui.

Selon le parquet général, après investigation, ces faits graves relèvent de la compétence de la CPS. Ce dessaisissement selon le parquet, est conforme à l’article 3 de la loi organique portant création, organisation et fonctionnement de cette cour hybride.

« Après investigations, des faits extrêmement graves qui relèvent de la compétence de la Cour pénale spéciale, le Procureur général près la Cour d’Appel de Bangui a déféré la procédure ainsi que les trois suspects au Procureur spécial près la Cour pénal spéciale qui est désormais chargé d’instruire et de traquer activement les présumés auteurs, co-auteurs, complices et même ceux qui seraient en fuite« , a déclaré Eric Didier Tambo, Procureur général près la Cour d’appel de Bangui.

Eric Didier Tambo appelle les centrafricains à faire confiance à la justice centrafricaine. Il promet que les présumés auteurs et co-auteurs de ces crimes seront recherchés et répondront de leurs actes devant les juridictions compétentes.

« Les présumés auteurs qui sont connus de tous et pour l’intérêt de la justice et du secret de l’instruction, nous taisons les noms, seront traqués jusqu’à leur dernier retranchement par la justice« , a précisé le magistrat qui prévient que « forces doit rester et restera à la loi« .

Les massacres de Koundjili, Lemouna et Bohong avaient fait 46 morts et plusieurs blessés graves, des maisons pillées et incendiées. Ces crimes sont considérés comme crime de guerre, d’assassinat, d’association de malfaiteurs. Un rapport de Human Right Watch publié ce mois de Juillet a mis en cause les 3R de Abass Sidiki dans ce massacre.