Bangui : La CPS rassure à travers un film documentaire©RFI/Charlotte Cosset
Le magistrat de la Cour pénale spéciale à Bangui

Bangui : La CPS rassure à travers un film documentaire

La Cour Pénale Spéciale (CPS) a saisi l’occasion de la projection du film documentaire « Kota da ti Ngbanga » ou encore Haute Cour de justice en français, le 20 février à l’Alliance Française de Bangui pour rassurer au sujet de ses réalisations.

Devant l’écran de cette avant-première du film documentaire produit majoritairement par des centrafricains, la cour pénale spéciale entend sensibiliser les esprits sur sa mission de jugement des crimes graves commis en République centrafricaine depuis le 1er janvier 2003. L’attente des citoyens centrafricains est très grande au sujet de cette cour. « Il y avait eu de graves violations des Droits de l’Homme qui demeurent encore impunies. Nous espérons qu’à partir de la projection de ce film documentaire, tout sera fait pour que justice soit rendue aux victimes »  espère Mouhamadou Awalou, un des téléspectateurs venu de Bouar.

La Cour pénale spéciale n’a pas manqué cette occasion en or. L’institution en a profité pour informer le grand public sur les actions déjà en cours « 7 dossiers ont été déjà transmis à la chambre d’instructions sur la base des enquêtes et ce sont des dossiers déjà ficelés. 8 dossiers sont encore en phase d’enquêtes, 15 autres sont tirés de la feuille de route pour les priorités de 2020 et 3 personnes sont actuellement détenues à la maison d’arrêt de Ngaragba pour le compte de la CPS » a déclaré Toussaint Muntazini Mukimapa, Procureur de la CPS.

Le porte-parole de l’institution, Théophile Momokoama, d’ajouter que « les premiers procès pourraient avoir lieu en cette fin d’année 2020 ou au plus tard au début de l’année 2021 ».

La réalisation du film documentaire  » Kota Da Ti Ngbanga » a bénéficié d’un appui financier de l’UE dans le cadre de son partenariat en soutien à la CPS.

Du point de vue technique, la mise en œuvre du documentaire a vu la collaboration de plusieurs acteurs nationaux et étrangers. « On a mis trois semaines pour la première phase de tournage. On a travaillé essentiellement avec les jeunes réalisateurs centrafricains des Ateliers Varan, » a précisé Léo Torréton, réalisateur dudit film.

Cette séance de sensibilisation télévisée vient ainsi rabattre les doutes des citoyens centrafricains au sujet des actions judiciaires réelles entreprises par la CPS dans un contexte où le pays veut en finir avec l’impunité.