3 ans d’emprisonnement requis dans le procès des 2 journalistes

Le Procureur de la République a requis 3 ans d’emprisonnement ferme et 1 million de francs CFA (environ 1538 euros) d’amande contre Faustin Bambou et Emmanuel Cyrus Sandy respectivement Directeurs de publication des journaux « Les collines de l’Oubangui » et « Médias + ».

Cette décision a été prise mercredi 6 juillet 2011, à l’issue du procès de ces 2 journalistes poursuivis pour incitation à la haine. Ils sont désormais privés de leurs droits civiques et politiques. L’affaire a été mise en délibérée pour lundi 11 juillet prochain à Bangui.

« Il a été question d’un procès tenu dans une salle d’audience pleine à craquer », a remarqué le reporter de Radio Ndeke Luka. Autre évènement de taille dans ce procès, constate-t-il, « a été l’engagement volontaire d’une dizaine d’avocats », à l’instar de Maitre Nicolas Tiangaye, acquis à la cause de ces professionnels des médias.

Dans sa plaidoirie, la défense a rejeté en bloc le réquisitoire du Procureur de la République. « Il s’agit d’un procès politique. Le chef d’accusation devrait être en principe une « diffamation » et non une « incitation à la haine » ou encore un « trouble à l’ordre public », a indiqué Tiangaye.

A la fin de l’audience, un des militaires retraités, aussi concernés dans cette affaire a affirmé à Radio Ndeke Luka que, « l’arrestation des ces journaliste a été arbitraire et c’est simplement une parodie ». Il a soutenu que qu’il « avait tapé du poing sur la table devant le ministre délégué lorsqu’il avait déclaré avoir utilisé cet argent pour le règlement de leurs arriérés. Ce qui n’a pas été le cas, car, sur 42 mois d’arriérés, le projet était porté sur 31. Une partie des retraités avait reçu 5 à 10 mois seulement et d’autres non. Et, les mesures d’accompagnement ainsi que les autres reliquats n’ont jamais été versés ».

Les deux journalistes sont poursuivis pour « incitation à la haine et à la violence » suite aux articles publiés et accusant le Ministre délégué à la défense de détournement des pensions des retraités militaires et gendarmes. Les fonds en question ont été alloués par l’Union Européenne.