La justice sévit à Bozoum pour un mariage forcé

La justice sévit à Bozoum pour un mariage forcé

C’est le feuilleton dont tout le monde parle à Bozoum dans l’Ouham Péndé (Nord). C’est finalement au tribunal que s’est joué le dernier épisode vendredi 25 novembre 2011. C’est la triste histoire d’une fille mineure âgée de 12 ans contrainte par son père à se marier avec un sexagénaire à Bangui. Elle fuit le foyer conjugal et parcourt 387 kms à pieds pour se réfugier à Bozoum et fuir son vieux mari dont elle ne veut de toutes les façons pas et son père fouettard.

L’histoire, racontée par le correspondant de Radio Ndeke Luka à Bozoum, ne dit pas combien de temps la petite fille a mis pour courir la distance Bangui – Bozoum à pieds. On sait simplement que son père était à sa poursuite pour la ramener auprès de son mari.

Parvenue enfin à Bozoum dans les conditions qu’on imagine, elle s’est présentée devant le juge pour enfants de la ville, Jean Aneze-Djipaye. Celui-ci l’a aussitôt placé sous surveillance.

La machine judiciaire s’est alors mise en branle et le père arrêté. Ce dernier a déclaré pour sa défense devant la barre que « selon la coutume musulmane, la dot qui est acceptée par l’ensemble des parents, oblige coute que coute la future épouse, à accepter son nouveau mari ».

L’interrogatoire de la fille en question a été poignant. En larmes et en sanglots, elle a déclaré : « Je ne veux pas me marier pour l’instant, je veux poursuivre mes études ! ».

Finalement le tribunal a condamné le père de la fillette à un an de prison ferme assortie d’une interdiction d’exercer l’autorité parentale sur la fille, pendant une période de 5 ans.

Le juge pour enfants de Bozoum est chargé de trouver une structure d’accueil à la fille. Le père a été aussitôt conduit à la maison d’arrêt de la ville.