Fausse note en clôture du 8e Forum des Grands Lacs

Fausse note en clôture du 8e Forum des Grands Lacs

A la 8e Session du Forum des Parlementaires de la Conférence Internationales sur la Région des Grands Lacs (FP-CIRGL), 10 pays membres sur 12 présents à Bangui n’ont pas pu désigner ce jeudi 7 décembre le nouveau secrétaire général exécutif.

« L’assemblée a demandé à l’honorable Prosper Higiro, secrétaire général sortant, de continuer a assuré les affaires courantes jusqu’à la prochaine assemblée plénière extraordinaire qui devra se tenir au plus tard le 31 mars 2018. Cette plénière sera préparée par le comité exécutif qui procèdera à l’analyse des candidatures du parlement de la République d’Ouganda et de la République Centrafricaine », a fait savoir Prosper Higiro, mandaté à diriger la période transitoire. Un comité exécutif a aussi été mis en place pour revoir les textes relatifs à la nomination de son successeur.

Les parlementaires ont par ailleurs amendé des résolutions sur la paix, la sécurité, la lutte contre la corruption et l’assistance humanitaire dans la sous-région.

Sur la corruption, le président de l’Assemblée du Burundi, l’Honorable Pascal Niabenda a insisté sur l’application des textes en vigueur dans l’espace CIRGL. Pour lui : « dans tous les pays, il y a ce fléau. Il y a des instruments de lutte mais seulement ces instruments ne sont pas suivis ». L’élu burundais a estimé que ce phénomène constitue un frein. « Quand vous demandez quelque chose en plus à la population qui a payé les impôts, les taxes, vous comprenez qu’elle paie doublement alors que celui qui demande la corruption est payé par l’Etat. C’est un fléau contre lequel il faut lutter parce cela ne permet pas le développement », a-t-il relevé.

Le rapport final a condamné « fermement le trafic humain qui se déroule sur le continent africain en général et l’esclavage qui s’opère en Libye en particulier ». Les parlementaires ont exprimé leur indignation et appelé les autorités compétentes à « enquêter et à traduire les auteurs de ces actes en justice ».

Les parlementaires des 10 Etats membres ont demandé au gouvernement centrafricain « de prendre des mesures nécessaires et de coopérer avec ses partenaires pour mettre en œuvre la Réforme du Secteur de la Sécurité y compris le programme DDRR et la reconstruction des Forces de défense républicaines ».  

Ils ont sollicité des Etats membres d’apporter à la République Centrafricaine « une aide humanitaire y compris aux personnes déplacées et aux réfugiés en leur fournissant une aide alimentaire, des fournitures médicales et tout autre soutien ».

La 9e Session ordinaire de l’Assemblée plénière du Forum des Parlements de la CIRGL se tiendra du 4 au 6 décembre 2018 à Brazzaville en République du Congo.

Un Centrafricain à la  présidence de la CIRGL

Mardi 5 décembre à l’ouverture des travaux, les parlementaires ont unanimement transféré les pouvoirs du président en exercice de la Conférence, au président de l’Assemblée de la RCA Abdou Karim Méckassoua. Agé de 64 ans, l’homme politique dispose d’un mandat d’un an à la tête de cette institution.

La première mission qui l’attend et « la plus urgente est de réviser les textes », a-t-il déclaré. Ce préliminaire va permettre de garantir la candidature de la RCA au poste de secrétaire général. Abdou Karim Méckassoua a mentionné que « l’honorable Davy Yama » reste et demeure le candidat centrafricain face à son challenger de l’Ouganda.

Cinq dossiers étaient en lice mais par élimination deux ont été retenus. Aujourd’hui, le nouveau président de la CIRGL dit détenir « la majorité des 60% », seulement, « les textes ne disent pas qu’il faille aller au vote » a clarifié M. Méckassoua, qui a indiqué qu’un des pays s’est « abstenu ». Il faut l’unanimité des pays membres pour désigner le secrétaire général exécutif.

La deuxième mission que s’est assignée Abdou Karim Méckassoua a consisté à faire de manière que « la paix et la sécurité reviennent en Centrafrique » en utilisant la voie de la « diplomatie parlementaire ».

Candidat indépendant à la présidentielle de 2015, Abdou Karim Méckassoua avait obtenu 3,21% des suffrages exprimés. Candidat aux législatives dans la même année, il a été élu avec 60% des voix. Le 6 mai 2015, ses pairs l’élisaient président de l’Assemblée Nationale par 65 voix sur 127.