Abdou Karim Meckassoua : Un parcours politique enchaîné©Jeune Afrique
Abdou Karim Meckassoua

Abdou Karim Meckassoua : Un parcours politique enchaîné

Ancien ministre d’État à l’Education nationale, aux Affaires Étrangères, Plan et économie et puis aux Postes Télécommunications, Abdou Karim Meckassoua ergonome de formation a fait son entrée en politique dans le cabinet de Jean Paul Ngoupandé alors, premier ministre du Gouvernement d’Union Nationale (GUN) après les mutineries de 1996-1997. Il a également été ministre de la Communication.  M. Meckassoua fut aussi Directeur de cabinet à la présidence de la République après le réélection de François Bozizé.

Candidat malheureux à la présidentielle avec 3,21% des voix, Abdou Karim Meckassoua s’est fait élire député et ambitionne le perchoir face à aux autres prétendants Anicet Georges Dologuélé, Martin Ziguélé, Bertin Béa et Augustin Agou.

Elu président de l’Assemblée nationale le 6  mai 2016 avec 65 voix sur 127 des députés qui siégeaient en ce temps là. Le pouvoir Exécutif a salué le choix des députés de la 6e législature qui est porté sur lui. Abdou Karim Meckassoua membre de la majorité présidentielle contrôle un groupe parlementaire « Chemin de l’Espérance » bannière sous laquelle il était candidat à la présidentielle et aux législatives.

Mais si son vote laisse transparaitre la confiance, le climat politique va très vite se détériorer entre l’Exécutif et lui. D’abord par sa saisine de la Cour Constitutionnelle aux fins d’interprétation de l’article 60 de la Constitution.

Son absence répétée à des cérémonies officielles sera constatée en 2017 pour un certains temps jusqu’à la désescalade marquée par sa rencontre avec Faustin Archange Touadéra.

Pendant ce temps, Abdou Karim Meckassoua sera accusé tout comme Anicet Georges Dologuélé, Nicolas Tiangaye, Ferdinand Alexandre Nguendet et Crépin Mboli-Goumba par Didacien Kossimatchi, un pro Faustin Archange Touadéra, d’avoir ourdi les violences au sud du pays notamment à Bangassou et autres. Accusation rejetée par ce dernier par l’entremise de ses avocats qui saisissent le procureur à cet effet.

Mais si cette saisine a permis un temps de répits, le renouvellement du bureau exécutif de l’Assemblée nationale permet à ses collègues députés de revenir à la charge écartant ces proches du « Chemin de l’Espérance » du Bureau.

Dans la foulée, Bertin Béa député de Boali après un désaccord exprime publiquement l’idée de la destitution du président de l’Assemblée après celle soulevée en son temps par Jean Symphorien Mapénzi, député de Bimbo 4 et actuel 1er vice président de l’Institution.

Les choses se sont évoluées après son évacuation sanitaire de longue durée en France dans un contexte de tension sécuritaire à Bangui. L’Assemblée nationale vit au rythme de scandale et de coup de Guelle suite à une affaire de détournement des fonds où l’enquête sur la question est encore pendante.

Conforté par l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui lui donne droit de choisir qui devra faire partie de son cabinet, environ 95 députés ont apposé leur signature à la pétition en faveur de sa destitution.

Le président Faustin Archange Touadéra dans une interview à RFI dit ne pas être dans les manœuvres visant à destituer le président de l’Assemblée nationale.