Bangui : Les enjeux du vote des députés du 26 octobre 2018©RNL/ Herman Nambona
Abdou Karim Meckassoua devant les élus de la Nation, le 26 octobre 2018

Bangui : Les enjeux du vote des députés du 26 octobre 2018

Le vote des députés est d’abord historique quel qu’en soit l’issue. Cette volonté de remettre en cause la présidence de la mandature de Meckassoua est un acte fort de la 6e législature. Elle témoigne de la maturité de la démocratie à l’Assemblée Nationale.

Inutile de rappeler que la destitution d’un président de l’Assemblée Nationale est prévue par l’article 70 de la Constitution du 30 mars 2016 et de l’article 12 du Règlement Intérieur.

Si les députés optent pour la destitution, ils ont trois jours pour organiser une nouvelle élection au perchoir.

Cette destitution (si elle est actée), entame la politique d’Union Sacrée prônée par le président de la République Faustin Archange Touadéra. Elle est l’aboutissement de la collaboration difficile entre la tête de l’exécutif et de législatif. « Il ne faut pas perdre de vue qu’en mars 2018, l’Organisation Internationale de la Francophonie avait tenté de concilier les parties en disant que la séparation des pouvoirs n’est pas synonyme de cloisonnement ».

Membre de la majorité présidentielle, la destitution de Meckassoua risque de modifier la configuration de l’opposition incarnée par Anicet Georges Dologuélé s’il opte de claquer la porte de la majorité présidentielle.

Mais là encore, 15 députés composant le « Chemin de l’Espérance » l’enjeu du vote des élus est de taille, car il permet d’avoir un nouveau président de l’Assemblée Nationale ou encore un président qui reste en place avec un renforcement de confiance de ses pairs.

Dans tous les cas, la démocratie fragilisée par la crise renait et trouve sa place au parlement haut lieu de la démocratie.

Et si ce soupçon de corruption des parlementaires s’avérait. Doit-on craindre un autre remue-ménage au sein de l’Assemblée Nationale ?

En réalité non, puisque cette affaire de corruption est légion depuis le début de la 6e législature. Les députés ont reçu des kits qui ne sont pas dans les normes et c’est cette affaire qui fonde la base du problème ayant entrainé la motion de  censure contre le président actuel de l’Assemblée.

Souvenez vous que les députés ont été convoqués en mars 2018 à Boali dans la préfecture de l’Ombella M’poko, et auraient touché de l’argent aux fins de renouvellement du bureau.

Il n’y pas un sans deux, certains députés signataires sont accusés d’avoir touché un pot de vin. À chaque affaire, aucune poursuite devant une quelconque juridiction. Donc, ce n’est pas la dernière affaire qui pourrait entamer la dissolution de l’Assemblée nationale.