Avis partagés sur le boycott des législatives par l’opposition

« La Commission Electorale Indépendante (CEI) prend acte et pense que le vote est libre. Aussi, le retrait du Collectif des Forces du Changement (CFC) n’a aucune explication plausible, et nous continuerons avec une bonne partie de l’opposition qui reste dans le processus ». Ainsi a réagi le rapporteur et porte-parole de la CEI quelques heures après l’annonce, mardi soir, que le Collectif des Forces du Changement a pris la décision de boycotter le deuxième tour des élections  législatives. Réagissant sur les ondes de Radio Ndeke Luka, Rigobert Vondo a qualifié  la considération du CFC « d’aberration portée au processus électoral ».

Revenant sur les raisons qui expliquent leur décision, Nicolas Tiangaye, porte parole du CFC explique que « l’opposition n’a pas jugé transparentes, équitables et crédibles ces élections, organisées selon lui avec des systèmes qui conduisent à l’instauration d’un monopartisme.  Participer ou non au second tour des législatives ne changerait rien eu égard des résultats du 1er tour qui créditent le pouvoir en place ». « L’opposition ne pourrait contribuer, a-t-il encore indiqué, à une parodie électorale ».

Du côté la majorité présidentielle, le ministre Fidèle Gouandjika, porte parole du parti au pouvoir Kwa Na Kwa, déclare que sa formation politique « reste sereine ». D’après lui, « l’opposition ne pouvait pas remporter la présidentielle, et a misé sur les législatives dont elle part déjà défavorable, pour rafler la majorité à l’Assemblée nationale ». Pour le KNK, martèle son porte parole, « il s’agit d’une fuite en avant. Le boycott est un droit de nos adversaires politiques, mais le KNK ira aux urnes comme si de rien n’était ».

Ces réactions font suite au retrait de l’opposition d’abord du dépouillement, ensuite du 2ème tour des législatives. Ange Félix Patassé ancien président et candidat indépendant, Martin Ziguélé du Mouvement de Libération du Peuple centrafricain (MLPC), et Emile Gros Nakombo du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), tous candidats à la présidentielle du 23 janvier 2011, ont aussi déposé plainte contre la CEI pour fraudes massives. Cette élection a été remportée dès le 1er tour par le président sortant François Bozizé avec 64,37% des voix et 26 députés.