1er décembre 2018 : Chemin de l’espérance appelle au boycott à Bangui©RNL / Ines Laure Ngopot
Abdou Karim Meckassoua, Président du Mouvement Chemin de l'Espérance, lors du vote de sa motion de destitution du perchoir de l'Assemblée Nationale, le 25 octobre 2018

1er décembre 2018 : Chemin de l’espérance appelle au boycott à Bangui

Le Mouvement Chemin de l’Espérance de Abdou Karim Meckassoua  demande à ses sympathisants de s’abstenir des festivités du 1er décembre. Dans un communiqué du 29 novembre, il souligne la nécessité de compatir avec les familles des victimes des évènements malheureux dont celui de Alindao dans la Basse Kotto.

Selon Abdou Karim Meckassoua, la situation devient toujours « plus préoccupante« . Il ajoute que, les « populations, spécialement celles de nos provinces, sont abandonnées à elles-mêmes, à la merci des forces négatives et criminelles« . Il précise que les hommes en arme ont « commis des massacres ignobles à Bocaranga, Alindao, Bambari, Gbambia et Mingala« , obligeant ainsi « femmes, enfants, jeunes et vieillards » à se réfugier en brousse « comme des bêtes« .

Dans l’esprit de s’unir dans le deuil, le Mouvement Chemin de l’Espérance « décide de ne pas participer au défilé du 1er décembre 2018 et invite soutenir la CECA et faire des journées du 1er, 2 et 3 décembre, des journées de recueillement« .

« En ces moments de drame et de malheur frappant des communautés entières, la compassion et la solidarité nationale active sont un devoir pour tous et pour chacun« , souligne Abdou Karim Meckassoua.

Le Mouvement Chemin de l’Espérance appelle le Gouvernement à débloquer des fonds pour venir en aide aux populations des villes touchées. Il demande également au pouvoir en place et à la Minusca de prendre les mesures nécessaires pour protéger les Centrafricains sur l’ensemble du territoire. A cela s’ajoute l’organisation dans les plus brefs délais du dialogue inclusif pour une sortie de crise, tant attendu par le peuple.

La position du MLPC et du RDC

Alors que les partis de la majorité présidentielle appellent à une mobilisation des Centrafricains pour fêter l’anniversaire de la RCA, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) et le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) s’y opposent.

« Devant cette accumulation de souffrances qui touchent aux fondements de la République, le RDC demande à ses partisans de ne pas participer au défilé et aux différentes festivités organisées à l’occasion de la commémoration de la proclamation de la République Centrafricaine », mentionne le communiqué du RDC.

Une position que soutient le MLPC en d’autres termes. « Le MLPC demeure sensible au deuil qui a massivement frappé nos compatriotes, nos parents, nos militants et sympathisants. Tenant compte de la volonté de la  majorité des militants du MLPC à saisir l’occasion du 1er décembre pour exprimer leur solidarité avec nos compatriotes éprouvés, le Bureau politique a décidé de l’abstention du MLPC aux festivités du 1er décembre 2018 », relève le document.

Le 26 novembre, les évêques de Centrafrique ont exprimé leurs désarrois en appelant à une journée de deuil le 1er décembre 2018. Une prise de position qui fait suite au décès de deux prêtres du diocèse de Alindao et d’une soixantaine de civils le 15 novembre dans une attaque menée par les rebelles de l’UPC contre un site de déplacés.