Bangui : l’Administration du territoire menace de fermer des lieux de culte©Roger Fleury Koursany
Le Building Administratif abritant le Ministère de l'Administration du Territoire à Bangui, le 9 juillet 2018

Bangui : l’Administration du territoire menace de fermer des lieux de culte

Le Ministère de l’Administration du territoire annonce des mesures visant à fermer purement et simplement des lieux de culte dans la capitale centrafricaine. La prolifération de ces endroits engendre des perturbations à l’ordre public, plusieurs plaintes ont déjà été enregistrées au département.

Le phénomène devient inquiétant dans les 8 arrondissements de Bangui ainsi que dans les communes de Bimbo et Bégoua. Les maisons de culte de différentes confessions s’avoisinent à une distance de 50 ou 100 mètres. Nuit et jour, les soi-disant religieux n’ont pas une minute à perdre. Les cellules de prière sont inondées d’adeptes qui chantent, dansent et crient la plupart du temps dans des langues incompréhensibles. Beaucoup de Centrafricains décrient cette situation et demandent au Ministère de l’Administration du territoire de veiller à la stricte application des textes portant réglementation de la création de ces lieux.

« Beaucoup de femmes sont constamment dans ces lieux de prière. Certaines cherchent le miracle, d’autres le mariage. Je trouve cela anormale« , s’inquiète Octavie Reine Ngaïroféï, une habitante de Mbémbé dans la commune de Bégoua.

Certaines zones sont même baptisées « quartiers églises » à cause de la prolifération de ces lieux de cultes. Le chef de quartier de Benz-vi 1, Igor Mokossé, y voit une exploitation de l’homme par l’homme. « Le serviteur de Dieu donne 30.000 voire 50.000 francs Cfa. Cela démontre déjà que c’est une activité à but lucratif « , indique-t-il.

Face à ce phénomène, l’Administration du territoire annonce une vaste opération de fermeture des églises et lieux de cultes non reconnus par les autorités. « Dans les jours à venir, nous allons composer une équipe de techniciens du Ministère et les chefs de quartier vont mettre à notre disposition tous les sites occupés par ces soi-disant églises et cellules de prière. Nous prendrons des mesures pour fermer purement et simplement les portes« , prévient David Gbéti, Directeur de cabinet du département.

Selon des instructions du Ministère de l’Administration du territoire, pour être juridiquement reconnues, les églises doivent avoir au moins 1000 adeptes, au moins 10 membres au sein du conseil d’administration et elles doivent faire une déclaration qui précise les lieux de leurs implantations. Dans la réalité, ces instructions ne sont pas respectées.