Centrafrique : la Cour constitutionnelle exclut tout report des élections du 27 décembre©RNL/Vianney Ingasso
Danielle Darlan, Présidente de la Cour constitutionnelle de la RCA, 26-12-2020

Centrafrique : la Cour constitutionnelle exclut tout report des élections du 27 décembre

Sans doute les élections présidentielle et législatives auront bien lieu le 27 décembre 2020. Ainsi en a décidé la Cour Constitutionnelle dans sa délibération de ce samedi 26 décembre 2020 suite à la saisine des partis politiques et du cercle des chercheurs et écrivains centrafricains. La Cour justifie sa décision par la hiérarchie des normes.

Même si elle juge recevables les requêtes introduites par un groupe des candidats à la présidentielle et aux législatives, la Cour a rejeté sur le fond ces saisines.  Une décision motivée, selon cette haute juridiction, par les dispositions des articles 36 et 37.

« Il y a lieu, en application du principe de la hiérarchie des normes et des dispositions des articles 36 et 37 de la Constitution du 30 mars 2020 de privilégier les dispositions constitutionnelles et de rejeter les demandes de report des élections présidentielle et des élections législatives», a déclaré la juge Danielle Darlan, Présidente de la Cour constitutionnelle.

La décision de la Cour est diversement appréciée même si elle susceptible d’aucun recours.

« La justice vient d’accorder une fois la priorité au peuple Centrafricain. C’est un soulagement et nous ne pouvons que nous réjouir car le droit a été dit », a martelé Léa Mboua Doumta, coordonnatrice de la plate forme Béo-Oko de la majorité présidentielle.

Si la décision de la Cour est insusceptible d’aucun recours, Joseph Bendounga appelle à la démission des sages pour forfaiture.

« Que la cour constitutionnelle soit au service du droit conformément aux dispositions de  l’article 23 qui est très clair : « toute personne résidant sur le territoire national a l’obligation de respecter la Constitution, les lois et règlements de la République en toutes circonstances. Ce qui veut dire que nos juges constitutionnels ne sont pas à la hauteur de cette noble mission. C’est un parjure. Il doivent démissionner » a estimé M. Bendounga.

Les élections groupées du 27 décembre vont se tenir dans un contexte sécuritaire tendu, un défi pour l’ANE malgré l’assurance de la communauté internationale à travers le Plan Intégré de Sécurisation des élections (PIS).

A un jour de la tenue de ces scrutins, plusieurs localités du pays sont occupées par la coalition des groupes armés dans le but de perturber le bon déroulement du processus.