Dialogue républicain : les Centrafricains de l’intérieur du pays souhaitent la mise en œuvre des recommandations©Droits réservés
Une famille quittant sa localité pour une autre après des violences perpétrées par des hommes en armes

Dialogue républicain : les Centrafricains de l’intérieur du pays souhaitent la mise en œuvre des recommandations

Pendant que le dialogue républicain se déroule à Bangui, les attentes des centrafricains de l’arrière-pays sont immenses. Beaucoup souhaitent que les résolutions de ces pourparlers soient traduites dans les faits afin de soulager les souffrances des populations meurtries par des crises à répétition.

Ce dialogue se tient dans un contexte où la plupart des villes de province sont non seulement confrontées à l’instabilité sécuritaire, mais aussi aux problèmes d’ordre infrastructurel. Les principales routes et pistes rurales sont abîmées. Les infrastructures de base (hôpitaux et écoles) manquent de personnels qualifiés. L’autorité de l’Etat peine à s’installer ; ce qui n’offre pas des services sociaux de base à la population provinciale. Même si certaines régions ont des problèmes conjoints, il existe tout de même des particularités. Singulièrement, le problème d’accès à l’information.

« Yaloké est isolée. Par exemple, lorsque nous parlons de radio Bangui, les journalistes nous disent que c’est la radio Centrafrique. Mais ici, à moins de 250 kilomètres de la capitale, cette station n’émet pas. On ne l’écoute pas. Ainsi, nous sommes obligés d’écouter les médias internationaux qui ne nous disent pas tout » déplore un habitant.

A Béloko à la frontière avec le Cameroun, la population souhaite qu’un accent soit mis sur la préservation de la paix, le relèvement économique ainsi que la sécurisation des frontières.

« Notre principale attente est d’éviter une nouvelle crise en République centrafricaine. Qu’il n’y ait plus de haine ni de tribalisme. Nous voulons le relèvement du système économique, social, éducatif et sanitaire. La sécurisation de nos frontières et des populations » implore Henriette, une habitante.

Du côté de Bossangoa dans l’Ouham, l’on souhaite qu’avec ce énième pourparlers, que la hache de guerre soit définitivement enterrée afin d’amorcer un véritable développement.

« Nous avons eu plusieurs dialogues dans ce pays mais qui, réellement, n’ont abouti à rien. Cette fois-ci, nous voulons que celui-ci soit un tremplin pour la paix. Que le gouvernement mette en place un comité de suivi afin que toutes les résolutions puissent amener les centrafricains à retrouver le chemin du développement » souhaite Pasteur Esaïe Nganadekoué de l’Union des Eglises évangéliques des Frères.

Ouverte le lundi 21 mars, cette concertation nationale prendra fin le 27 mars 2022. Il est le 12ème pourparler inter-centrafricain de l’histoire du pays.

 

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