Bangui : Le lycée Caron en ébullition, des filles indisposées

Bangui : Le lycée Caron en ébullition, des filles indisposées

Les manifestantes, toutes du lycée Marie Jeanne Caron, un lycée féminin de Bangui, ont exprimé leurs ras-le-bol contre le qualificatif du « Chat qui a tété le sein » attribué par bon nombre de Centrafricains. Plus d’une centaine d’entre elles ont été étouffées à cause des tirs de grenade lacrymogène et des bousculades qui s’en ont suivi.

Sous le coup du choc, elles ont été transférées pour certaines au Centre hospitalier universitaire de Bangui (CNHUB) et d’autres à l’hôpital Communautaire. Aucun cas de décès  ni blessures n’a été enregistré.

Mlle Judith Sankagui, présidente de l’association des élèves, revient sur les mobiles de cette descente dans la rue, qui d’après elle ternit leur réputation.

« Nous manifestons notre mécontentement. Nous ne sommes pas des mères de ‘’chats’’, nous ne sommes pas les rivales de nos mamans », a-t-elle indiqué avant de souligner qu’elles sont au lycée « pour apprendre » et que « Ce n’est pas normal », qu’elles soient traitées de la sorte.

Pour Rosalie Komélo, proviseur de ce lycée, il est difficile de comprendre l’attitude et la réaction de certains habitants de Bangui.

« Nous sommes dans quelle société où un enfant qui veut venir à l’école est frappé alors que ce sont de fausses rumeurs. Nous sommes très mécontentes au niveau du lycée Marie Jeanne Caron », a expliqué Mme le proviseur.

En vue de calmer la tension, Augustin Agou, député du 2e arrondissement propose aux filles de ne pas porter leurs tenues habituelles dans les prochains jours en attendant que le problème soit réglé.

« J’ai préconisé à partir de demain que nos élèves qui sont au lycée Marie Jeanne Caron ne viennent pas momentanément en classe avec les tenues, le temps que les nerfs se calment et qu’avec l’administration, l’Unicef, le ministère de la Sécurité publique et celui de l’Enseignement, nous arrivions à sensibiliser nos enfants pour que la paix revienne ».

Car selon lui, « C’est à cette condition que nos filles peuvent revenir avec leurs tenues en classe ».

Cette manifestation a paralysé pour quelques heures durant la circulation sur l’avenue de l’Indépendance qui mène du Pk12 (sortie nord) au point zéro. Les cours ont été suspendus et reprendront demain mardi.