RCA : ville morte ou prière ? Kaga Bandoro paralysé ce lundi©Nervé Binah
La ville de Kaga Bandoro sous l'emprise des rebelles de la Séléka en août 2017

RCA : ville morte ou prière ? Kaga Bandoro paralysé ce lundi

Les activités ont tourné au ralenti ce 5 août 2019 à Kaga-Bandoro, chef lieu de Nana-Gribizi. Selon des sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, les groupes armés ont imposé une ville morte pour protester de protester contre la levée des barrières conformément à l’Accord de paix signé le 6 février.

Le préfet de la région Abdoulaye Mahamat réfute cette information et évoque des rumeurs entretenues par des personnes mal intentionnées.

Les commerces étaient restés fermés jusqu’à peu après midi. Une situation qui ne rassure pas les habitants qui craignaient une mobilisation des groupes armés. Selon le préfet, cette situation est la résultante d’une grande prière qui a mobilisé plus d’un à Kaga-Bandoro. Il accuse les personnes de mauvaise foi d’avoir alimenté la rumeur.

« Il n’y a pas de grève encore moins de ville morte à Kaga-Bandoro. Par contre, il s’agit d’une grande séance de prière organisée par la communauté islamique pour la paix. Les autorités ont été conviées. Les commerçants ont fermé les boutiques pour se consacrer à cette prière », a martelé l’autorité administrative de la Nana-Gribizi.

Selon des sources locales, il s’agit bien d’une journée ville morte décidée par les groupes armés actifs dans la région. Tous les commerces sont fermés et la ville tourne au ralenti. Ces mêmes sources précisent que ces hommes armés voulaient ainsi protester contre la décision du comité de mise en œuvre préfectoral et technique de sécurité qui les a appelés mardi 30 juillet au respect des clauses de l’accord de paix dès ce lundi 5 août.

« Il y a 7 jours, le comité consultatif de suivi (CCS) avait recommandé la levée de barrière à partir du 5 août. C’est pourquoi au niveau du marché tout est fermé et très tôt ce matin, ils ont érigé des barricades », a insisté un habitant de Kaga-Bandoro sous couvert de l’anonymat. Entretemps, le préfet lui évoque des négociations en vue de la levée de ces barrières.

« C’est vrai que les barrières sont encore là et nous sommes en négociation avec les groupes armés pour que les dispositions de l’accord de paix soient respectées », a-t-il fait savoir.

Au moment où nous mettons sous presse cette information, la ville de Kaga-Bandoro est calme mais la population attend avec beaucoup d’impatience la mise en œuvre dans la région de cet accord de paix signé entre le gouvernement et les groupes armés.