Centrafrique: accord de paix du 6 février 2019, le Conseil National de la Jeunesse compte faire entendre sa voix©RNL/Jean-Fernand Koena
Les facilitateurs et garants de l'accord de paix de 6 février Ismaïl Cherguy, Adolph Nahayo et autres diplomates présents lors de la signature à Bangui

Centrafrique: accord de paix du 6 février 2019, le Conseil National de la Jeunesse compte faire entendre sa voix

Signé le 6 février 2019 à Bangui, l’accord de paix conclu entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés actifs dans le pays, souffre de non respect. Plusieurs groupes armés ne respectent pas les engagements contenus dans cette entente politique. La jeunesse à travers le CNJ (Conseil National de la Jeunesse) projette évoquer de vive voix la question avec les garants et facilitateurs. C’est ce qu’a indiqué Pamela Audrey Dérom, présidente de cette organisation lors d’un point de presse tenu ce 1er juin 2020 à Bangui.

Le chemin est encore long pour la République Centrafricaine de retrouver la stabilité après l’accord de paix signé entre le gouvernement et les 14 groupes armés du pays le 6 février 2019 à Bangui. Les groupes armés qui devraient s’auto dissoudre ne l’ont pas encore fait. L’UPC en violation de l’accord a quitté son périmètre initial de Bokolobo pour annexer les localités de Zémio, puis Obo avant d’être repoussée par les Forces armées centrafricaines (FACA).

Plusieurs fois, les responsables de ces mouvements armés n’ont fait preuve de bonne foi. Sidiki Abbas, leader des 3R a regagné le maquis en mai dernier après avoir accepté sa démobilisation. Son groupe soupçonne le gouvernement d’avoir ourdi des menaces contre lui.

Le MPC de Mahamat Alkathim met à mal le retour de l’autorité de l’Etat dans les zones sous son contrôle. Le régime de sanction prévu par l’accord est difficile de mise en application. Le FPRC et le MLCJ se sont plusieurs fois accrochés avec pour conséquences des pertes en vies humaines enregistrées à Ndélé, Birao et Amdafock. C’est dans ce contexte que le conseil national de la Jeunesse se prépare à discuter de ces griefs avec les garants et facilitateurs de cet accord de paix.

Un constat révoltant pour le CNJ.  » L’accord de paix vise à donner la paix au peuple centrafricain et en particulier aux jeunes. Mais nous constatons qu’en dépit des efforts du gouvernement, les groupes armés sèment la terreur et continuent de faire couler le sang à l’intérieur du pays » a décrié Pamela Audrey Dérom, présidente du CNJ.

Pour y parvenir, le Conseil exige des groupes armés le respect de leurs engagements. Ils comptent mettre en place un comité dont fera partie Huguet Francis Mongombé, le président sortant du CNJ, lui aussi partie prenante à l’époque aux discussions de Khartoum ayant abouti à cet accord, pour rencontrer les garants et facilitateurs.

« Nous voyons et constatons que les groupes armés violent l’accord et au regard de tout cela, les garants que sont l’Union Africaine et les autres partenaires n’agissent pas. Pour nous, c’est un manque de volonté de sanctionner les groupes armés qui foulent au pied leurs engagements » a laissé entendre la présidente du CNJ ajoutant que  » nous nous sommes constitués en comité pour aller à la rencontre des garants et facilitateurs ».

L’action des jeunes intervient dans un contexte où certains éléments des groupes armés sont arrêtés et que la Cour Pénale Spéciale s’active sur leur dossier. Entretemps, Abdoulaye Miskine leader du FDPC, un des signataires de l’accord est placé sous mandat de dépôt ce 1er juin 2020 au Tchad.