Centrafrique: plusieurs bases des 3R détruites par la Minusca dans le Nord-ouest©Minusca
Un soldat de la Minusca inspectant des armes saisies au cours des combats de fin juin 2020 contre le mouvement 3R dans la région de Koui

Centrafrique: plusieurs bases des 3R détruites par la Minusca dans le Nord-ouest

Le mouvement 3R (Retour-Réclamation-Réhabilitation) a subi ces derniers jours un revers important à la suite des combats qui ont opposé ses combattants aux Casques bleus de la Minusca dans la région de Koui (Nord-ouest). Ces violents combats déroulés du 29 au 30 juin 2020 ont coûté en hommes et en matériels au mouvement rebelle, obligé d’abandonner plusieurs de ses positions.

Les affrontements du 29 au 30 juin 2020 opposant les soldats Bangladais de la Minusca aux combattants rebelles des 3R sont intervenus alors que la force conjointe Minusca-Faca est en campagne depuis deux semaines contre ce groupe armé. Ces combats ont éclaté à la suite d’une attaque menée le 29 juin par les hommes de 3R sur un check-point tenu par la Minusca, non loin de la ville de Bocaranga dans la Préfecture de l’Ouham Pendé.

« Aux environs de 11 h 30, les 3R ont attaqué une patrouille de reconnaissance de la Minusca. Il y a eu des échanges de tirs. Nos casques bleus ont répondu de façon robuste. Il y a eu un blessé de notre côté, tandis que des pertes sont enregistrées du côté des assaillants y compris la saisie de matériels », a indiqué Vladimir Montéiro, porte-parole de la Minusca.

Les combats qui ont éclaté non loin de Bocaranga, se sont étendus vers d’autres régions, atteignant la localité de Koui, un des principaux bastions de 3R. Le bilan serait lourd dans le camp du groupe rebelle.

« Au cours de cette opération, il y aurait beaucoup de pertes du côté des 3R. Nous avons saisi un pick up équipé de mitrailleuse, des motos, des fusils d’assaut et beaucoup de munitions » a affirmé M. Montéiro.

« Nous avons perdu beaucoup d’hommes et d’équipements militaires à cause de notre agression sans raison par la Minusca » a réagi le général Bobo, un des principaux chefs militaires du mouvement 3R.

Plusieurs sources ont annoncé la mort de Sidiki Abbas, le chef de 3R au cours de ces affrontements. Rumeurs démenties par le général Bobo précisant que  » le président Sidiki Abbas va bien. Rien ne lui est arrivé, il est là! »

A en croire certains habitants de Bocaranga, l’homme serait vu dans l’après-midi du 30 juin dans le village Litélé à moins de 20 Km de Bocaranga, entrain de mobiliser des renforts.

Même si aucun bilan exact de ces combats n’est encore connu, l’on sait néanmoins que la riposte des Casques bleus de la Minusca a permis le démantèlement de plusieurs bases de 3R, illégalement installées après l’accord du 6 février 2019. Ces violences interviennent alors que la force conjointe Minusca-Faca est en campagne depuis mi-juin contre le mouvement 3R afin de le contraindre à cesser ses ambitions expansionnistes et revenir à ses positions initiales avant l’accord de paix conclu le 6 février 2019 avec le pouvoir central.     

Pour la Minusca, « cette opération va se poursuivre jusqu’à ce que Sidiki Abbas cesse les attaques contre les populations, les casques bleus et les forces de défense et de sécurité ».

Le 3R est un groupe armé majoritairement Peul créé fin 2015 au lendemain des pires moments de la crise militaro-politique, éclatée en décembre 2012 en Centrafrique. Il est dirigé par Sidi Bi Soulemane alias Sidiki Abbas, un chef de guerre Camerounais, recherché dans son pays pour terrorisme. Le 6 février 2019, le 3R a signé avec 13 autres groupes armés, un accord politique pour la paix avec le pouvoir de Bangui. Depuis lors, ses représentants siègent au gouvernement et son chef Sidiki Abbas est nommé Conseiller Spécial du Premier ministre Firmin Ngrebada.

Le retour dans le maquis du patron de 3R le 13 mai 2020 et l’attaque de la base des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS) de Bouar le 9 juin par ses éléments, ont provoqué le déclenchement d’une vaste opération militaire conjointe Minusca-Faca contre ce groupe armé, présent dans plusieurs régions de l’Ouest et du Nord-ouest centrafricain.