Centrafrique: l’insécurité reprend de plus belle dans l’Ouham-Pendé©RNL/Brice Landry Ndangoui
Sidiki Abbas (droite) échangeant avec le Général Henri Wanzé Linguissara, ministre de la Sécurité publique lors d'une mission de DRRR à Koui, juin 2019

Centrafrique: l’insécurité reprend de plus belle dans l’Ouham-Pendé

La constance de l’insécurité dans la préfecture de l’Ouham-Pendé affole les habitants de cette région. Les éléments du groupe armé 3R continuent de semer la terreur dans cette partie du nord-ouest de la République centrafricaine. Ils ont ravi la semaine dernière, plus de 54 millions de FCFA aux commerçants sur la route de Mbaïmboum.

Les éléments du groupe armé 3R continuent de sévir dans la zone du Nord-ouest de la République centrafricaine. Les villages et villes de cette région se vident de leurs habitants. De Ngaoundaye, Ndim en passant par Degaulle, le constat demeure le même. Ces hommes armés ont envahi presque toute la brousse, empêchant ainsi les paysans à vaquer librement à leurs activités habituelles. Les populations ne savent plus à quel saint se vouer.

Suite à l’opération « A la Londo », lancée en juin 2020 par la force conjointe FACA-MINUSCA contre les positions des 3R, ces hommes armés multiplient des actes de braquage et de violences sur la population civile. Un calvaire de trop pour la population, en cette saison pluvieuse. Face à ce désastre, les autorités locales tirent la sonnette d’alarme.

« Auparavant, ils disaient qu’ils sont là pour protéger les peulhs. Maintenant, c’est des cas de braquage contre les commerçants qui quittent Paoua et Bocaranga pour Mbaïmboum. La semaine passée, ils ont pris plus de 54 millions entre les mains des jeunes qui se débrouillent » affirme Joël Zibaya, député de Ngaoundaye 3.

Cette situation a créé une crise sanitaire dans la région. Selon des informations reçues, les femmes enfantent à même le sol et dans la brousse. En plus des enfants qui ne partent plus à l’école, certains malades se soignent à l’indigénat. Les habitants s’inquiètent quant à leur lendemain et se demandent pourquoi les offensives lancées contre les positions de Sidiki Abbas, n’ont pas abouti à un soulagement des populations de l’Ouham-Pendé.

« Je me demande, si les élections que nous sommes entrain d’organiser vont vraiment aboutir? La population de Ngaoundaye est dans l’inquiétude. Après  l’ultimatum, ils ont lancé les opérations une fois et se sont retirés jusqu’aujourd’hui. Maintenant, les 3R sont partout dans la brousse, la population ne peut plus aller au champ » renchérit Joël Zibaya.

Le comble en ce moment, ni les écoles, ni les opérations d’enrôlement sur la liste électorale n’ont encore débuté dans les sous-préfectures de Ngouandaye, de Koui et dans une partie de la sous-préfecture de Bocaranga. Cette recrudescence de l’insécurité tend à se généraliser puisque le dimanche 19 juillet 2020, près de 150 hommes armés, tous membres des 3R, ont attaqué le village Loh à 35 kilomètres de Mboum sur l’axe Bozoum.